Le protée : un amphibien des cavernes pouvant vivre plus de 100 ans grâce à son ADN particulier

Qu’est-ce que vieillir ? Biologiquement parlant, vieillir c’est subir un processus continu et progressif d’altération naturelle des performances autant en termes de survie que de reproduction.

Depuis longtemps les scientifiques recherchent des mesures fiables du vieillissement. S’il peut se mesurer grâce à différents marqueurs comme la force musculaire, la fonction pulmonaire, les taux hormonaux, la longueur des télomères reste un standard reconnu. Nous venons de publier une étude qui s’intéresse à cette variable chez le protée, un petit amphibien qui défie notre compréhension de la longévité chez les animaux au regard de ces télomères.

Découverts dans les années 30, ces séquences particulières d’ADN constituent des sortes de capuchons aux extrémités des chromosomes. Ces morceaux d’ADN sont constitués de répétitions de séquences non codantes (elles ne sont pas la base de production de protéines).

L’ADN est composé de 4 bases nommées Adénosine (A), Thymine (T), Cytosine (C) et Guanine (G). Les séquences des télomères sont différentes en fonctions des groupes d’organismes (TTAGG chez les arthropodes, TTAGGG chez les vertébrés et TTTAGGG chez les plantes) et le nombre de répétitions est également variable. Chez l’homme, par exemple la séquence TTAGGG est répétée sur environ 1 000 paires de bases.

Chez l’humain, les télomères raccourcissent avec l’âge

On sait maintenant clairement que la longueur des télomères diminue avec l’âge et les télomères plus courts sont associés à une augmentation du risque de mortalité. Pourquoi ? Car à chaque division cellulaire, 25 à 200 bases sont perdues aux extrémités des télomères de chaque chromosome mais, grâce aux télomères, sans affecter les séquences codantes (servant de base à la formation des protéines). Sans télomères, des séquences de cet ADN codant seraient perdues chaque fois qu’une cellule se divise…

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Auteur: Yann Voituron, Enseignant-chercheur en physiologie, Inrae