Le Ravi baisse les bras

Garder les bras levés durant 18 années, contre vents et marées, forcément, ça donne souvent des crampes. Les appels à l’aide répétés du Ravi pour poursuivre sa singulière aventure éditoriale sont presque devenus, au fil des saisons, un gag récurrent. Mais cette fois-ci c’est tristement officiel : de guerre lasse, le mensuel régional pas pareil baisse bel et bien les bras.

Le numéro 208, daté juillet-août, sera donc le dernier. L’association la Tchatche, qui édite le journal et mène en Provence-Alpes-Côte d’Azur des projets de journalisme participatif et d’éducation aux médias, est en cessation de paiement, dans l’incapacité de payer ses salariés, ses charges et ses prestataires. Elle vient de déposer le bilan. Le tribunal de Marseille devrait prononcer rapidement une liquidation. Fini de rire !

Lâchage total

Pour celles et ceux qui suivent de près les péripéties du journal satirique, c’est à peine une surprise. En juillet, suite à notre assemblée générale, (cf « le Ravi en péril »), nous documentions une fois de plus la situation en rembobinant le film : des ventes en hausse suite à une transition numérique réussie mais toujours insuffisantes, le dynamisme jamais démenti des actions d’éducation populaire, un autofinancement exceptionnel à hauteur de 80 %, par contre le lâchage total, en 2021, des collectivités locales creusant des fonds associatifs négatifs.

En cette rentrée 2022, les portes du Conseil régional et du Conseil départemental, présidés par Renaud Muselier et Martine Vassal (ex-LR, devenus majorité présidentielle), restent fermées : un choix délibéré qui jette un doute sur la sincérité des discours proclamant l’amour pour le pluralisme de la presse et la caricature, de la part d’élus auto-proclamés « progressistes » et « remparts » face aux dangers de l’extrême droite.

De son côté, la ville de Marseille (Printemps marseillais, PS, PCF, EELV…) a voté en juin une aide à nos actions éducatives. Un geste significatif, couplé à l’achat d’une campagne estivale de pub, mais trop tardif (toujours zéro euro dans nos caisses !) et, surtout, insuffisant pour changer la donne faute d’une réelle politique pérenne et transparente d’aide aux médias indépendants.

Et voilà, pour ne rien arranger, que l’État façon Macron, pourtant très généreux pour les milliardaires qui possèdent les « grands » médias, repousse de plusieurs semaines l’examen annuel des demandes au guichet de son modeste Fonds de soutien à…

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Auteur: Acrimed