Le réchauffement climatique au Groenland atteint un point de non-retour

19 mai 2021 à 18h02,
Mis à jour le 19 mai 2021 à 18h02

Durée de lecture : 5 minutes

Monde
Climat

Il est peut-être déjà trop tard et ce constat n’a malheureusement rien de théorique. C’est le bilan tiré par plusieurs études minutieuses, publiées récemment dans des revues scientifiques d’envergure internationale. Le Groenland se situe aujourd’hui à un point de bascule, ou du moins s’en rapproche dangereusement. Sa surface s’est réchauffée de 2,7 °C depuis 1982 et sa calotte glaciaire fond déjà sept fois plus vite que prévu, à un rythme jamais observé depuis 12 000 ans. Mais l’ampleur de la catastrophe pourrait être encore bien pire, a-t-on appris ces derniers jours. Une série de phénomènes climatiques aggrave la situation actuelle et nous entraîne sur un terrain inconnu, où les réactions en chaîne risquent d’avoir de graves conséquences.

« Nous sommes au bord du gouffre, alertent les chercheurs Niklas Boers et Martin Rypdal. Chaque année passée sans baisser nos émissions de CO2 augmente de façon exponentielle la probabilité de franchir un point de non-retour », écrivent-ils en introduction de leur rapport publié dans les Actes de l’Académie nationale des sciences des États-Unis (PNAS).

Les chercheurs révèlent dans leur étude que la fonte accélérée d’une partie de la calotte glaciaire, dans l’ouest du Groenland, est désormais quasi irréversible, même si le réchauffement climatique s’arrêtait demain. Elle conduirait automatiquement à une élévation du niveau de la mer de 1 à 2 mètres. À partir du moment où le seuil de température critique aura été dépassé, la glace sera vouée à fondre quoi qu’il en soit. Cela prendra certes plusieurs centaines d’années, mais le phénomène sera inévitable. « Si l’on veut revenir à la hauteur d’origine de la calotte glaciaire, on doit ramener les températures sous les niveaux préindustriels », expliquent les auteurs au Guardian. Une tâche plus que complexe.

Vue aérienne d’une île au large du Groenland.

« Certaines parties de la calotte glaciaire menacent de ne plus se régénérer »

Un cercle vicieux est à l’origine de la situation. Les scientifiques appellent ce phénomène « une boucle de rétroaction positive ». Du fait du réchauffement climatique, la calotte glaciaire voit son altitude diminuer. Sa surface est alors exposée à des températures plus chaudes, ce qui accélère encore la fonte. « En moyenne, si on baisse de 100 mètres de hauteur, on gagne un degré de…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Gaspard d’Allens (Reporterre) Reporterre