Le réchauffement climatique augmente le nombre de suicides

Plus de 700 000 personnes se suicident chaque année dans le monde, dont 9 000 en France, selon les dernières estimations de l’Organisation mondiale de la santé. Ce nombre va-t-il augmenter avec le chaos climatique ? C’est ce que laisse penser une étude publiée dans la revue Environnement international en août 2021. Elle établit un lien de causalité entre l’augmentation de la température et l’augmentation « de la mortalité et de la morbidité liée à la santé mentale ». Pour chaque augmentation de température de 1 °C, les risques de mortalité et de morbidité liées à la santé mentale augmentent de respectivement 2,2 % et 1 %.

Selon Xavier Briffault, chercheur en sciences sociales et en épistémologie de la santé mentale, « le problème climatique est devenu extrêmement prégnant dans les questions de santé mentale ». D’après lui, le phénomène pourrait être similaire à ce qu’il se passe depuis le début de la pandémie de Covid-19 : une récente étude de l’Observatoire national du suicide (ONS) montre effectivement que le nombre de décès par suicide a diminué pendant les confinements, mais que les conduites et pensées suicidaires ont augmenté chez les jeunes, notamment les étudiants et les femmes. Selon l’étude de l’ONS, 11,4 % des étudiants auraient eu des pensées suicidaires pendant les confinements, contre 8 % dans une enquête antérieure à la pandémie.


© Scandola Graziani / Reporterre

Plusieurs cas de suicides en lien avec la crise climatique ont déjà été médiatisés, comme celui de l’avocat new-yorkais David Buckel en 2018. Avant de s’immoler, ce sexagénaire avait déclaré dans une lettre : « La plupart des humains sur la planète respirent maintenant un air rendu insalubre par les carburants fossiles et beaucoup, en conséquence, mourront prématurément — ma mort prématurée au moyen d’un carburant fossile reflète ce que nous sommes en train de nous faire à nous-mêmes. »

Pour Xavier Briffaut, ce déclin de la santé mentale est en partie lié à l’anxiété face au virus, mais aussi aux conséquences des réactions politiques qui ont suivi, comme le confinement, la distanciation sociale, la confusion dans l’information… Le chercheur estime que les mêmes mécanismes sont à l’œuvre pour évaluer le poids de la crise climatique sur la santé mentale : « D’abord il y a un impact sanitaire : avoir trop chaud, ce n’est pas bon du tout pour la santé mentale, la lumière a un impact sur l’humeur par exemple, la…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Reporterre