Le « refuge solidaire » de Briançon pourra continuer à accueillir les exilés menacés par l'hiver

C’est une petite maison sur deux étages coincée entre un conservatoire de musique, une boulangerie bio et la gare de Briançon. Dans la cour, un abri de jardin et quelques chaises en bois, disposées en rang d’oignon. Au rez-de-chaussée, à côté de la porte, trône une fresque montrant une main empoignant des barbelés. Depuis trois ans, le refuge solidaire de Briançon dans les Hautes-Alpes sert de point d’accueil aux migrants qui traversent la frontière franco-italienne, par le col de Montgenèvre (1850 m) ou de l’Échelle (1762 m).

Depuis qu’elle a signé la convention d’occupation du bâtiment, en juillet 2017, avec la communauté de commune du Briançonnais (CCB), l’association qui tient le refuge a décompté 10 000 passages. Ces derniers mois, les Africains de l’Ouest et Maghrébins, ont fait place à des Iraniens et des Afghans, parfois des familles avec enfants. Beaucoup arrivent par leurs propres moyens au refuge, dont la réputation n’est plus à faire. Parfois, des maraudeurs Briançonnais les récupèrent à la frontière et les ramènent.

Une jauge d’accueil revue à la hausse

À l’origine, l’intercommunalité avait prévu une jauge de 15 personnes maximum par jour, mais les vagues migratoires ont eu raison des règles : « On n’a jamais pu respecter cette limite. On a tout de suite été dépassés avec parfois 60 arrivées d’un coup », témoigne Philippe Wyon, cofondateur du refuge. Ce retraité à la barbe grisonnante et aux yeux bleus raconte la tradition d’accueil des montagnards, la solidarité des habitants, les difficultés d’accueillir autant de gens, mais aussi l’opération du groupe d’extrême droite Génération identitaire en avril 2018 au col de l’Échelle.


Philippe Wyon, cofondateur du refuge solidaire à Briançon. © Louis Chahuneau

D’après le militant d’extrême droite Damien Rieu, l’opération « Defend Europe » avait pour objectif de « dissuader les migrants de…

Auteur: Louis Chahuneau
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