Le retour de Trump sonne-t-il la fin du libre-échange ?

À peine réélu, Trump n’a pas tardé à mettre en place les tarifs douaniers promis lors de sa campagne, ébranlant ainsi un commerce international façonné par les États-Unis eux-mêmes et leurs alliés occidentaux depuis l’avènement du néolibéralisme au début des années 90. En apparence, ses décisions marquent une rupture, tant son style brutal et imprévisible contraste avec celui de ses prédécesseurs. Pourtant, les États-Unis n’ont pas attendu Trump pour brandir la doctrine de « America First ».

Le commerce comme outil de domination

Historiquement, Washington a toujours défendu ses intérêts stratégiques sous différentes formes. Avec l’effondrement du bloc soviétique, les États-Unis se sont imposés comme le leader d’un monde unipolaire, façonnant un multilatéralisme économique conforme aux intérêts occidentaux, et en particulier à ceux de leurs multinationales. Ce cadre néolibéral, présenté comme un modèle universel, a principalement servi à asseoir la domination économique américaine, au bénéfice de ses grandes entreprises.

De Clinton à Biden, la libéralisation commerciale s’est, par ailleurs, souvent accompagnée d’un interventionnisme diplomatique et militaire. Comme le soulignait le journaliste Thomas Friedman en 1999 : « McDonald’s ne peut prospérer sans McDonnell Douglas, le constructeur du F-15 ». La guerre contre le terrorisme de George W. Bush, dont l’invasion de l’Irak a été l’exemple le plus ravageur, en est l’illustration, avec des multinationales américaines tirant profit des conflits initiés par Washington. En outre, les États-Unis ont souvent instrumentalisé leur appareil juridique pour affaiblir la concurrence étrangère. Par exemple, le Foreign Corrupt Practices Act, censé lutter contre les pratiques de corruption d’agents publics étrangers, a principalement servi à sanctionner des entreprises non américaines, comme Alstom ou Siemens, et la BNP a été…

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Auteur: Attac France, bilaterals.org