Le Roundup impacte les fonctionnalités du microbiote intestinal chez des espèces non cibles

Le désherbant Roundup, développé par Monsanto (Bayer) dans les années 1970, est à ce jour l’herbicide non sélectif le plus utilisé en volume (6 milliards de kg sont appliqués dans le monde chaque année) et également un des pesticides que l’on retrouve le plus souvent dans les denrées alimentaires. La recherche autour du glyphosate, le principe actif du Roundup, est très controversée. Ainsi, certains scientifiques mettent en évidence un lien avec des pathologies allant du cancer (rapport du Centre international de recherche sur le cancer en 2015 notamment) à la maladie cœliaque et à l’autisme. D’autres recherches, généralement financées par l’industrie, indiquent quant-à-elles que l’herbicide n’a pas d’effets indésirables.

Une grande partie des preuves controversées sur le Roundup provient de tests de toxicité dépassés, appelés LC50 (concentration qui cause la mort de 50% des animaux testés), à partir desquels l’utilisation sûre des produits chimiques dans l’environnement est extrapolée. Pour permettre aux gestionnaires de risques de prendre des décisions en connaissance de cause, il est nécessaire de disposer de no23uvelles méthodologies qui incluent :

  • des concentrations de substances chimiques et de leurs mélanges pertinentes sur le plan écologique,
  • l’analyse de l’impact à long terme des substances chimiques sur de multiples espèces,
  • des modèles permettant de prévoir les effets néfastes.

Le Roundup devrait être inoffensif pour les animaux car son principal mécanisme d’action est l’inhibition d’une enzyme que l’on ne trouve que chez les plantes et les micro-organismes : la 5-énolpyruvylshikimate-3-phosphate synthase (EPSPS). Celle-ci compose la voie du shikimate, qui est responsable de la biosynthèse des acides aminés aromatiques.

Cependant, même si cette voie est absente des cellules animales, y compris chez l’Homme, les animaux dépendent d’un microbiote intestinal spécialisé pour leur croissance, leur immunité et la défense contre les pathogènes et les produits chimiques environnementaux. En effet, le tractus gastro-intestinal est colonisé par une grande variété de microorganismes, dont des bactéries, des archées, des champignons, des virus et de petits eucaryotes.

Étant donné que les effets des produits chimiques toxiques sur le microbiome intestinal ne sont pas systématiquement testés dans la batterie de tests préalables à la mise sur le marché, des inquiétudes ont été soulevées quant aux impacts potentiels des contaminants…

La suite est à lire sur: www.generations-futures.fr
Auteur: nadine