Le scandale du Mediator raconté dans une BD par Irène Frachon …

Cathy, l’une des victimes du Mediator, est décédée la veille. Le Dr Irène Frachon en est, encore une fois, bouleversée, ce mercredi 7 décembre 2022, et toujours en colère contre le laboratoire Servier. Dans ses mains, la bande dessinée « Mediator, un crime chimiquement parfait » vient de sortir de chez l’imprimeur. Cathy ne le lira jamais, mais son histoire emblématique y est racontée, parmi d’autres récits de victimes décédées. ?

Un scénariste journaliste qui a enquêté

?Durant deux ans, Cathy avait pris de l’Isoméride, un coupe-faim qui avait fini par être interdit, avant de se voir prescrire du Mediator. Deux molécules, dérivées d’amphétamines, toxiques pour les valves du cœur. « Deux poisons fabriqués par les laboratoires Servier », appuie le Dr Irène Frachon, qui cosigne cette BD, avec le dessinateur François Duprat et Éric Giacometti, le scénariste des trois derniers opus de Largo Winch et auteur de polars, qui est ici bien plus qu’un metteur en planches… Dans une précédente vie, Éric Giacometti a été journaliste et a enquêté sur l’Isoméride, entre 1999 et 2006, un autre scandale qui a précédé celui du Mediator. Avec bien moins d’écho, il n’a pas abouti à la reconnaissance de nombreuses victimes. Seules deux ont pu être indemnisées devant les tribunaux – dont Cathy -, après un long combat judiciaire.

Raconter les deux affaires

« Au départ, l’idée était de faire une BD liant les deux affaires de l’Isoméride et du Mediator. On ne peut pas comprendre l’une sans connaître l’autre. Et comme l’Isoméride a sombré dans un trou noir, il y avait un vrai sens à raconter les deux histoires. Irène se serait emparée de l’affaire Isoméride, il n’y aurait jamais eu le scandale du Mediator ! Avec l’Isoméride et le Mediator, on est vraiment dans un polar avec toutes ses barbouzeries ! », assure Éric Giacometti, qui a replongé dans ses années de journaliste d’investigation santé au « Parisien » pour cette BD.

« Ce qui m’intéressait, c’était de savoir ce qu’il y avait dans sa tête de lanceuse d’alerte et je trouvais intéressant des moments clefs où elle aurait pu abandonner. Ce qui m’a fasciné, c’est que, quand il y a eu l’interdiction du médicament, tout être normalement constitué aurait arrêté. Moi, à un moment, j’en ai eu marre, j’ai plié boutique, je me suis dit que ce que je faisais ne servait à rien, mais elle, non, elle continue, parce que, 13 ans après son interdiction, on meurt toujours d’avoir pris du…

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Auteur: Claude Morizur