Auguste Rodin. — « Néron », 1900–1910.
Par commodité, on partira du pronostic apparemment le plus probable, livré par l’institut de sondage universel OPIF : pas de majorité absolue. Dans ces conditions il y a : 1) les chambres un peu trouvables, 2) la chambre introuvable. La différence tient à l’existence, ou non, de solutions de coalition à peu près stables. Quant aux chambres un peu trouvables, elles sont le lieu des exercices de Meccano : quel bout avec quel bout ? Les esprits combinatoires en sont surexcités. Mais si elle est introuvable – pour de bon ? C’est dans ce cas de figure que les imaginations patinent un peu.
Macron constituant
Aucune solution de coalition : alors la crise de régime. Les pronostiqueurs n’envisagent comme unique issue que la démission de Macron. Mais il faut n’avoir rien compris à la psyché du personnage pour imaginer une chose pareille. Comme toujours dans ces cas-là, il faut réfléchir au pas de côté, pour peu qu’en existe la possibilité – or elle existe : convocation d’un comité constituant (certainement pas d’une assemblée), proposition de nouvelles institutions, validation par référendum, élection présidentielle dans la foulée selon les termes de la nouvelle Constitution.
Tout ici est fait pour que la psyché de Macron se rende passionnément à cette solution, et notamment : la position d’Instituteur. Macron cherche, dit-on, à laisser une trace dans l’histoire, la voilà : fondateur de la VIème république, excusez du peu. Ça n’est pas que la Vème ne lui convenait pas – tant au contraire. Dans un cours normal des choses, jamais l’idée d’y toucher ne lui serait venue. Mais nécessité fait loi, et s’il faut se refaire, alors cette solution a plus que des attraits. Il faut imaginer l’ivresse qui est déjà la sienne, sans même parler de la possibilité d’un troisième mandat, tous compteurs remis à zéro –…
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Auteur: Frédéric Lordon