Le secret de la peste

La pandémie de Covid-19 à peine déclarée, les regards se tournaient vers la découverte d’un vaccin. Pour le président Trump, ce sera fait avant la fin de l’année. Il faudra au moins deux ans, assurent de leur côté les scientifiques. Presque une éternité. Le temps de développer les angoisses. Les dirigeants politiques, les laboratoires et les entreprises pharmaceutiques ont engagé des efforts inédits pour aller vite, quitte à griller les étapes dans la recherche médicale. L’enjeu en vaut aussi la peine en termes financiers et symboliques.

Une course de vitesse s’est engagée dans la recherche, dont le silence est rompu par des communiqués encourageants mais aussi des échos des luttes sans merci engagées pour avoir la primeur : rachats de brevets, de laboratoires et même cyberattaques. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est inquiétée d’un « nationalisme vaccinal » en regrettant le chacun pour soi. Vladimir Poutine a même annoncé un vaccin russe. Ces informations douteuses suggèrent surtout des appétits politiques.

La course et ses dérivés scabreux ne sont pas nouveaux tandis que le public est condamné à la patience. Dans l’histoire des épidémies, il a fallu attendre tant de temps que les délais actuels, jugés démesurés, devraient pourtant paraître dérisoires. Pour le plus symbolique des maux, la peste, un remède ne fut découvert qu’à la fin du XIXe siècle. Avec, déjà, des rivalités de tous ordres.

La peste a tenu une si large place dans l’histoire des pandémies que le nom est devenu générique, désignant toutes les sortes de maladies qui semaient la mort. Quelle fut la première attestée ? On a beaucoup débattu sur le mal décrit par Thucydide au Ve siècle avant notre ère, avec une rigueur inédite et longtemps unique (lire « La peste noire de 429 à Athènes ») mais, malgré cette qualité exceptionnelle, la peste d’Athènes n’est…

Photo : Rue Yersin, à Saigon, en 1967. François Sully Photograph Collection.

Auteur : Alain Garrigou
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