Le secteur médico-social en colère dénonce l’incurie de l’État

Sur le rond-point situé entre Euromédecine et Malbosc à Montpellier, épicentre de nombreuses structures médico-sociales accompagnant les publics les plus précaires ou marginalisés, une grosse centaine de personnes se retrouvent aux alentours de midi autour de nombreuses banderoles sous forme de cris d’alerte. « Humainement engagée, mais profession fauchée« , « Même humanité, même citoyenneté, mais professionnels déconsidérés. Social Médical. » Les secteurs social, médico-social et socio-éducatif se mobilisent nationalement ce mardi 7 décembre pour tirer le signal d’alarme sur une situation de précarité dramatique et exponentielle, dont les effets ne peuvent être endigués par des professionnel·les dont les conditions d’exercice se font toujours plus difficiles.

Une mobilisation inédite sur le plan local

« C’est une journée d’action pour nos conditions de travail et de salaire, nous explique Antoine, éducateur spécialisé au sein de l’association AREA, qui intervient auprès des bidonvilles. Mais au niveau local, on voulait porter dans nos revendications de meilleures conditions de prise en charge des publics qu’on accompagne. Le bilan qu’on peut faire, c’est qu’on est des travailleurs précaires, qui s’occupent d’un public extrêmement précaire. » À Montpellier, un collectif local réunissant de très nombreux acteurs sociaux, associations et organisations syndicales, travailleurs et travailleuses sociales, s’est constitué depuis bientôt deux mois, et a appelé pour ce jour à la grève la plus large possible. Le rendez-vous était donné pour une assemblée générale suivie d’une manifestation.

Lucas, travailleur au Samu social, a vécu l’origine de cette mobilisation locale sans précédent. « Mon équipe est assez jeune, on a tous commencé il y a à peu près deux ans. Mais on a vécu beaucoup d’usure, très rapidement. Ça fait des mois que la situation s’aggrave dans la rue, c’est de pire en pire. On se disait : on ne peut plus continuer comme ça. » Le jeune homme et des collègues tentent de mobiliser des échanges au sein du Samu social : toute l’équipe répond présente. Rapidement, elle se tourne vers l’ensemble du médico-social montpelliérain et lance un appel à tous les partenaires du secteur de l’insertion adulte. À nouveau, la réponse est d’ampleur et un collectif réunissant une quarantaine d’orgas et d’associations se monte rapidement. Il se réunit une fois par semaine depuis bientôt deux mois pour organiser une lutte pour…

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Auteur: Jude Mas