Alors que l’Agence bio vient tout juste d’être sauvée par le gouvernement, le Sénat continue de légiférer contre l’agriculture biologique. Ce lundi 27 janvier 2025, la Chambre haute, majoritairement menée par la droite et le centre, a adopté en première lecture une proposition de loi visant à « lever les entraves » au métier d’agriculteur.
« Sous couvert de vouloir « libérer » les agriculteurs et les agricultrices de contraintes supposément excessives, ce texte propose des mesures régressives qui favorisent une agriculture intensive et destructrice, aux antipodes des exigences d’une transition agroécologique pourtant indispensable » dénonce Greenpeace France.
Parmi les mesures problématiques : faciliter la construction d’élevages intensifs et de méga-bassines, en alignant les seuils de ces installations sur des normes européennes, limiter les contrôles de l’OFB, de l’ANSES et les possibilités de recours de la société civile, réautoriser le flupyradifurone et l’acétamipride, des néonicotinoïdes interdits en France depuis 2016.
Face à la polémique, la réintroduction à titre dérogatoire de l’acétamipride serait prise de « manière exceptionnelle » afin de soulager les filières de la betterave et de la noisette face à leurs concurrents européens. L’annonce a réjoui une dizaine d’organisations agricoles spécialisées dans l’arboriculture et provoqué les foudres de l’Union nationale pour l’apiculture française en raison de la toxicité et de la persistance de ces produits dans l’environnement.
Christian Huygue, directeur scientifique agriculture de l’INRAE, avait déclaré au cours d’une audition par la Commission des affaires économiques du Sénat, en avril 2023, que « l’acétamipride, que la France n’a heureusement jamais utilisé » était « pire que l’imidaclopride ». « Il s’agit d’un produit stable qui est donc en quelque sorte le chlordécone de…
Auteur: Laurie Debove