Avant La Haine des fonctionnaires, paru en septembre 2024, il y a eu La Valeur du service public, publié trois ans plus tôt. Dans cette recension-essai, Patrick Bruneteaux revient en détail sur un ouvrage collectif qui, malheureusement, conserve toute son actualité.
Le service public, a priori, ça parle à tout le monde. Prenons l’exemple le plus facile. L’école. L’école républicaine. Mais si c’est un service, pourquoi est-il obligatoire jusqu’à 16 ans ? Et depuis peu, obligatoire dès la maternelle. Et puis l’école est-elle gratuite ? Les fournitures scolaires, ce n’est pas gratuit et en dépit des aides de l’État, il faut bien toujours mettre la main à la poche comme on dit. Et les cantines scolaires, c’est payant, même si beaucoup de collectivités locales, de communes, notamment communistes ou socialistes ont lutté depuis fort longtemps pour donner des repas gratuits aux enfants. On en est loin aujourd’hui. Et il y a même eu des situations rapportées dans les médias où certains enfants dont les parents n’avaient pas les moyens de payer cette cantine, se voyaient refuser l’accès à un repas le midi. Donc on voit bien qu’un service public, c’est bien un service, mais ce n’est pas une facture réglée d’avance. Deux notions apparaissent déjà : un service public, c’est si je veux ou c’est obligatoire ? Deuxièmement, c’est gratuit ou c’est payant ? Ces exemples édifiants sont discernés dans l’ouvrage, comme bien d’autres ! Les enjeux sont clairement posés. Tous les chapitres égrènent ainsi les spécificités de chaque service public, presque ministère par ministère ou problème par problème. C’est un livre-dictionnaire autant qu’une œuvre scientifique collective. Au travers de cet exemple et des deux notions que l’on a extraites de ce cas pourtant emblématique de l’État républicain français, on voit bien que tout est affaire d’histoire, de politiques publiques,…
Auteur: redaction