Le ski, le ras-le-bol des écologistes

[Série 2/7] Alors que la neige manque, quel avenir pour le ski ? Réchauffement climatique, stations abandonnées ou en reconversion, nouvelles activités… Dans cette série, Reporterre fait le tour d’horizon des défis que doit relever la montagne.


Le 4 février, la zone A a inauguré les vacances d’hiver. Comme chaque année, des milliers de personnes vont dévaler les pentes enneigées des Alpes ou des Pyrénées. Une activité de niche. À peine 10 % des Français pratiquent le ski alpin une fois par an, selon une enquête du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) — 25 % selon les Domaines skiables. Une activité coûteuse : de 126 à 378 euros le forfait hebdomadaire. Ce loisir d’une minorité est ainsi de plus en plus contesté.

Alors que les modèles climatiques prévoient une réduction de l’enneigement à basse et moyenne altitude entre 10 et 40 % d’ici à 2050, beaucoup de stations continuent leur politique du tout ski et usent abondamment de canons à neige. Des équipements, symboles de cette fuite en avant, ont été pris pour cibles ces dernières semaines.

Plusieurs d’entre eux ont été sabotés aux Gets et La Clusaz, en Haute-Savoie. La Suisse est également touchée avec des sabotages à Chesières, dans le domaine de Villars-Gryon-Les Diablerets (canton de Vaud), ainsi qu’à Verbier, dans le Valais. Des dégâts chiffrés à « plusieurs milliers de francs suisses ». Ces actes ont été revendiqués dans un texte publié sur le site militant Renversé : « Pendant que la confédération [le gouvernement suisse] nous dit d’arrêter de préchauffer nos fours, la bourgeoisie crache au visage des 99 % restant et proclame ses divertissements écocidaires hivernaux comme étant un droit. »

Les écologistes sont-ils devenus les ennemis du ski, comme s’inquiète La Dépêche du Midi dans son édition du 17 janvier ? « Je pense que ces actes relèvent d’un certain ras-le-bol, estime Vincent Neirinck, de l’association de protection de la montagne Mountain Wilderness. Malgré les enquêtes publiques, les manifestations, le modèle ne change pas. Cela engendre ce type d’actions, ainsi qu’une radicalisation des positions et une incapacité de dialogue. »

Canons à neige, Club Med…

Pour faire tourner les canons à neige, il faut bien sûr de l’électricité. Mais aussi de l’eau, beaucoup d’eau : 4 000 m³ à l’hectare en moyenne. Soit environ 1,5 piscine olympique. Une eau que les stations vont pomper dans les retenues collinaires, comme celles de La Clusaz. Le domaine possède quatre réservoirs et souhaiterait en construire un cinquième sur le plateau de Beauregard. C’était sans compter la lutte des militants…

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Auteur: Laury-Anne Cholez Reporterre