Le Soulèvement du ghetto de Gaza

Tout d’abord, pouvez-vous préciser le contexte de la situation à Gaza et la perception qu’en avaient les Israéliens avant le 7 octobre ? Adi Callai (AC) : Oui. Gaza est une zone libre de tir (free kill zone) et un « camp de concentration » (je ne fais que reprendre les termes de Giora Eiland, directeur du Conseil national de sécurité israélien, en 2004) depuis bien longtemps, bien avant le 7 octobre.

Dans ces conditions, la position la plus radicale découle directement de la question la plus simple : les Palestiniens sont-ils des êtres humains ? Si vous répondez oui à cette question, sans ambiguïté et sans réserve, vous êtes une cause perdue pour le sionisme. Car si les Palestiniens sont des êtres humains, alors leur autodéfense est légitime et la défense de leur existence est, en permanence, nécessaire.

Gaza, cette boîte noire, ce parc à bestiaux où s’entassent les réfugiés du nettoyage ethnique de la Palestine de 1948. Peut-on penser à ses habitants comme l’on penserait à l’un des nôtres. Peut-on imaginer être enfermés, emprisonnés, dans une petite bande de terre pour toujours, sans autre raison valable que d’être nés au sein d’une ethnie spécifique ? Cet endroit a été coupé du monde à des degrés divers depuis 1948. C’est un endroit qui, depuis au moins 2003, a connu de multiples opérations militaires dévastatrices à grande échelle. Depuis 2003 et avant le 7 octobre, les habitant.e.s de Gaza avaient survécu à douze de ces opérations, avec un bilan de plus de 8000 morts. Depuis, ce nombre s’élève à plus de 40000. Et à chaque minute, on apprend qu’il y a de nouveaux morts à Gaza, victimes des tirs israéliens, mais aussi de la famine. Pas de carburant, pas de nourriture, pas d’eau, pas de médicaments. Tout ce qui arrive est comme « une goutte d’eau dans la mer », pour citer des responsables de l’ONU – un endroit que ces responsables avaient déjà déclaré…

La suite est à lire sur: lundi.am
Auteur: dev