Le spectre de la sécheresse plane sur la France

Climat

L’année 2022 a à peine commencé que le spectre de la sécheresse pointe déjà le bout de son nez. Depuis le 11 janvier, la pluie manque à l’appel sur la majeure partie du pays. « Sur l’ensemble du mois, le déficit pluviométrique devrait s’établir à 45 % », lit-on sur La Chaîne Météo. Il a pu atteindre 100 % dans le sud-est de la France.

La situation est particulièrement critique en région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca). « Nous y avons enregistré un déficit de précipitations de 91,2 % et un cumul de pluie de 6,3 millimètres [mm], contre 71,3 mm en moyenne », indique à Reporterre Simon Mittelberger de Météo-France. Plusieurs stations météo ont même enregistré zéro jour de pluie, comme Marignane et Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Le record de 1983 — 96 % de déficit pluviométrique et 2,4 mm de cumul de pluies sur la région — n’est toutefois pas battu.

Peut-on d’ores et déjà parler de sécheresse ? Oui, si l’on se réfère au niveau des précipitations, largement en dessous des normales saisonnières ; non, pour ce qui est d’une sécheresse agricole, répond M. Mittelberger. « La sécheresse agricole est établie en fonction de l’état des sols. Or, en ce mois de janvier, les sols de la région Paca ne sont pas particulièrement secs et se situent autour des normales, explique le météorologue. Ceci peut s’expliquer par la faiblesse des températures hivernales qui fait qu’il y a beaucoup moins d’évapotranspiration qu’au printemps. » En revanche, certains sols du Var et des Alpes-Maritimes sont aujourd’hui très secs, précise-t-il.

Pour M. Mittelberger, il est difficile de relier ce manque de pluie du mois de janvier au changement climatique. « Nous n’avons pas de signal en ce sens. Nous avons observé de très forts déficits pluviométriques dans les années 1980 et 1990 et, à l’inverse, des mois de janvier très pluviométriques ces dernières années. En janvier 2014, la région Paca a enregistré 208 mm de pluie, trois fois plus que les normales saisonnières », indique-t-il.

Rapport à la normale des cumuls de précipitations agrégées pour les mois de janvier 1959 à 2022. Météo-France

Des conséquences encore vaporeuses

L’absence de pluie est déjà observable sur les nappes phréatiques. « Après une petite remontée les dix premiers jours de janvier suite aux précipitations importantes de la fin de l’année 2021, la baisse est régulière jusqu’à la fin du mois et les niveaux observés…

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Auteur: Émilie Massemin (Reporterre) Reporterre