Le système de l'enfance

Depuis des mois, dans le sillage de ce qu’il est désormais convenu d’appeler l’affaire Matzneff, nombre de médias glosent sur la supposée complicité passée de la « gauche » des années soixante-dix, des « intellectuels » ou des « soixante-huitards », avec ce que nous nommons désormais la pédocriminalité. Cette controverse, jetant l’anathème sur tout un pan de la pensée critique de cette époque, ne prend pourtant appui que sur quelques citations décontextualisées ou sur des pétitions publiées dans les années 70 dont l’objet n’est que rarement mentionné.

Après Foucault, Dolto ou Deleuze, c’est maintenant le fantôme de Guy Hocquenghem, écrivain et fondateur du Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire (FHAR), qui se trouve sur le banc des accusés.

A la fin de l’été, une plaque lui rendant hommage, apposée par la mairie de Paris dans la rue où il avait habité était vandalisée puis retirée. Pour les féministes qui ont revendiqué cet acte en s’appuyant sur quelques propos d’Hocquenghem tenus dans les médias, le militant et écrivain serait « l’un des pires apologistes de la pédocriminalité que la France ait connu », et même « un militant pédophile » pour Valeurs actuelles, premier média à avoir couvert l’action des « féministes intersectionnelles » du groupe Les Grenades.

En parallèle, à chaque conseil de la ville de Paris ou d’arrondissement auquel Christophe Girard – ancien adjoint à la Culture mis en cause pour ses liens passés avec Gabriel Matzneff et par ailleurs accusé d’abus sexuel par l’un de ses anciens employés – est appelé à siéger, un groupe hétéroclite de manifestants et de manifestantes se rassemble pour dénoncer « Pédoland », soit une complicité supposément généralisée dans la société vis-à-vis de la pédophilie, incarnée notamment par l’apposition de cette plaque rendant hommage à Guy Hocquenghem.

La coalition formée dans…

Auteur: lundimatin
La suite est à lire sur: lundi.am