Contretemps publie la deuxième partie de cette analyse approfondie dans laquelle Nicolas Da Silva revient sur la situation du système de santé face à la crise du coronavirus, ainsi que sur les luttes des soignant-e-s pour le défendre (en particulier la lutte historique commencée en 2019). On pourra lire ou relire la première partie de ce texte ici.
Nicolas Da Silva est maître de conférences en économie à l’Université Paris 13.
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Seconde partie : Les échecs du capitalisme sanitaire face à la pandémie
Dans la première partie de ce texte, l’analyse historique du système de santé en France a permis de mettre trois principaux résultats en évidence :
1. La sécurité sociale est une institution politique issue de conflits non institutionnalisés. En ce sens tous les débats techniques sont importants mais sans commune mesure avec la question politique du « qui décide » de la façon dont la société s’organise pour produire de la santé. L’avènement de la sécurité sociale n’a pas été d’abord le fruit de conflits institutionnalisés mais celui d’actions illégales en rupture avec l’ordre établi.
2. L’histoire du système de santé en France depuis 1945/6 peut se lire comme celle de la réappropriation de la sécurité sociale par l’État. L’État social s’oppose à la sécurité sociale et organise les soins en s’appuyant sur le capital. Cela se traduit par la bureaucratisation, la marchandisation et la persistance de fortes inégalités. L’opposition pertinente n’est pas marché versus État mais sécurité sociale versus capitalisme sanitaire, entendu comme le couple État/marché.
3. Dès lors on peut s’attendre à ce que toute amélioration substantielle de la situation du système de santé provienne d’une lutte non institutionnalisée contre l’État et le capital (résistance) et/ou d’un évènement majeur imposant à l’État d’activer sa main gauche pour rester hégémonique (comme une…
Auteur: redaction
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