Le temps semble loin où l’on pouvait entendre, en gare de Paris-Austerlitz, des annonces de trains-couchettes pour une ribambelle de villes et villages pittoresques du massif Central. Cette invitation au voyage, les usagers pourraient la retrouver dans les années à venir. Patience, donc, pour emprunter à nouveau ce train « tri-tranches » supprimé en 2003. Il faut dire que les trains de nuit reviennent de loin. En 2017, il ne restait que deux lignes nocturnes en France : Paris-Toulouse/Rodez-Albi/Latour-de-Carol et Paris-Briançon. Depuis, ont été relancées les lignes Paris-Cerbère-Port-Bou en 2017, Paris-Nice en 2021 et Paris-Tarbes-Lourdes en 2022, avec prolongement vers Hendaye cet été.
Rendez-vous dans dix ans ? Pas si sûr. Dans le cadre du plan France Relance, le gouvernement a mis sur la table l’ouverture d’un Intercités de nuit Paris-Aurillac. Annoncé par Jean Castex le 30 octobre 2021 devant l’assemblée des maires du Cantal, le Premier ministre d’alors a donné la date le 14 mars dernier : fin 2023, le Paris-Aurillac roulera. Jumelé jusqu’à Brive au Paris-Toulouse/Rodez-Albi, trois voitures y seront détachées pour desservir cinq petites gares de l’ouest cantalien jusqu’à la ville du théâtre de rue, avec une arrivée prévue à 7 h du matin.
La grande marquise de la gare d’Aurillac pourrait dès la fin de l’année prochaine abriter les voyageurs du train de nuit de et vers Paris-Austerlitz. © Élie Ducos / Reporterre
Cette « excellente nouvelle » ne satisfait qu’en partie les associations d’usagers, notamment l’Association des amis du viaduc de Garabit (Amiga) et le collectif Oui au train de nuit, ainsi que les syndicats, qui y voient une solution pensée à l’économie. « C’est beaucoup plus rentable, sauf qu’on oublie une grande partie du Cantal et de sa population », déplore Stéphane Rigal, secrétaire général de la CGT Cheminots du Cantal.
S’appuyant sur le rapport de l’étude sur le développement de nouvelles lignes de trains d’équilibre du territoire (TET) de 2021, qui préconise le prolongement du train de nuit au-delà d’Aurillac vers Clermont-Ferrand, les associations proposent une solution alternative. Leur projet : prolonger dès sa mise en place le train de nuit jusqu’à Mende, qui serait atteinte à 9 h 55. « C’est l’une des plus petites préfectures de France, qui n’a jamais connu le train de nuit, remarque Patricia Rochès, présidente de l’Amiga. Ce sont deux bonnes raisons ! »
L’un des deux TER quotidiens au départ…
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Auteur: Reporterre