Le travail : ce qui nous relie aux animaux domestiques

Un chien, guidant une personne malvoyante, un cheval au galop lors d’une course hippique ou un dauphin dans un spectacle… Nous pourrions vous donner bien d’autres exemples de situations d’animaux au travail dans divers univers socioprofessionnels. Toutes révèlent la centralité du travail dans les rencontres et les collaborations entre humains et animaux, plus largement dans l’histoire de la domestication. Elles invitent à reconsidérer ce que nos sociétés occidentales ont considéré comme un propre de l’humain : le travail.

Depuis l’émergence de la « question animale », les études sur les relations entre humains et animaux, également appelées études animales, ont engagé une large révision des frontières instituées entre ces deux espèces : la culture, la morale, le langage, les émotions, liste à laquelle s’ajoute désormais le travail. Plusieurs travaux fondateurs ont revisité les legs marxistes du travail qui imprègnent le fonds de culture de nos sociétés, montrant ainsi que les animaux ne sont pas de simples objets travaillés par les humains, mais bien des sujets du travail qui participent activement à l’économie domestique et marchande de nos sociétés.

Marx a distingué l’architecte de l’abeille pour montrer que dans le travail des hommes se déploie une subjectivité – une imagination, une conscience, une volonté, un effort, etc. – qui ne serait pas à l’œuvre chez les animaux dans la transformation des matières naturelles. Cette distinction a servi de marqueur, entre autres, dans la séparation entre nature et culture : les hommes travaillent, pas les animaux. Plus largement, les recherches sur le travail des animaux s’inscrivent aujourd’hui dans une réflexion épistémologique et politique sur le « travail non humain » dans les études environnementales qui s’étend à d’autres espèces (microbes, plantes, etc.).



Des animaux au travail

Comment comprendre nos…

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Auteur: Vanina Deneux – Le Barh, Chercheuse en sociologie à l’IFCE, Inrae