Le « travailleur idéal » bosse tout le temps

Les chiffres de ce sondage n’ont pas fait de bruit. Et pour cause : quand le sujet du temps de travail émerge dans l’espace médiatique, c’est rarement pour envisager sa réduction. Plutôt pour prôner son allongement, voire accuser les travailleurs de fainéantise. C’est ainsi qu’épisodiquement la question des 35 heures revient sur le devant de la scène, au gré des agendas politiques de la Macronie et de la droite en général.

Pourtant, les résultats d’une étude, réalisée par l’institut ViaVoice et publiée en octobre 2024 par l’Ugict-CGT, la fédération des cadres et des ingénieurs de la CGT, sont éclairants : « 63 % des cadres déclarent travailler plus de 40 heures par semaine, et un·e cadre sur quatre plus de 45 heures », peut-on lire. Ces déclarations viennent conforter la dernière enquête « Emploi du temps » de l’Insee, parue en 2010. Celle-ci montre que le temps de travail rémunéré des cadres, professions intellectuelles supérieures et professions libérales est de plus de 41 heures par semaine en moyenne. L’institut de statistique devrait, d’ici quelques années, actualiser ces données.

Profits symboliques

Un fait demeure cependant certain : la durée de travail hebdomadaire des cadres restera largement au-dessus des 35 heures. « La question de la disponibilité au travail est prégnante. C’est l’un de nos sujets majeurs, explique Caroline ­Blanchot, secrétaire générale de l’Ugict-CGT. Celui qui ne répond pas le week-end ou qui part à l’heure peut se prendre des remarques du style : ‘Tiens, tu as pris ton après-midi.’ Cette vision reste très ancrée chez les cadres. »

 Le temps de travail devient une forme d’investissement social.

J. Ganault

Travailler en vacances, tard en soirée ou le week-end est en effet plus la norme que l’exception au sein de ces catégories professionnelles. Comme si le temps libre…

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Auteur: Pierre Jequier-Zalc