Deux ans après la mort de Nahel Merzouk, 17 ans, tué par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre, l’affaire continue de secouer l’opinion publique. Un rassemblement lui a rendu hommage le 27 juin dernier, en présence du maire de Nanterre, qui a annoncé une plaque commémorative. Une initiative immédiatement attaquée par les voix réactionnaires habituelles, promptes à criminaliser les victimes plutôt qu’à interroger les responsabilités policières.
À l’époque, la version officielle relayée par les médias assurait que Nahel avait foncé sur un agent. Deux vidéos ont rapidement balayé ce récit : la voiture ne menaçait personne, et un policier a même crié « tu vas te prendre une balle dans la tête » avant de tirer à bout portant.
Depuis, le récit policier s’est adapté : place aux insultes contre le « multirécidiviste ». Problème ? Nahel n’avait jamais été condamné. Mais ça ne change rien pour ceux qui refusent de voir la réalité : un adolescent désarmé a été tué de sang-froid.
Le policier, lui, est libre, réintégré, et toujours payé.
Pire : ses frais de justice ont été couverts par l’État, ses soutiens syndicaux l’ont défendu comme un héros, et sa mutation au Pays basque ressemble davantage à une récompense qu’à une sanction. L’IGPN, quant à elle, patauge entre inertie, compromission et accointances inquiétantes avec l’extrême droite.
Nahel est devenu symbole d’un système à bout de souffle. Le procès du policier est prévu en 2026. L’enjeu est clair : briser enfin l’impunité.
Auteur: Le Média