On peut être végane pour diverses raisons : pour la planète, pour sa santé ou par souci du bien-être animal. Le véganisme peut aussi être mis en avant en lien avec diverses ambitions et par de multiples moyens. Ainsi le véganisme se retrouve-t-il lié au développement de l’IA ou à la vente d’automobiles sans cuir animal. On parlera alors de « veganwashing » lorsque le véganisme est instrumentalisé. C’est l’objet du dernier livre de l’historien Jérôme Segal, qui publie aux éditions Lux « Veganwashing, l’instrumentalisation politique du véganisme ». Il y explique comment les véganes, alors même qu’ils représentent moins de 1 % de la population mondiale, font l’objet d’instrumentalisations politiques ou économiques grandissantes. Morceaux choisis où l’auteur interroge le positionnement des véganes face au développement de produits industriels véganes.
Si le capitalisme s’accommode bien du véganisme, c’est parce que celui-ci s’affirme comme un style de vie particulier participant à la construction identitaire et relevant également d’un courant, voire parfois d’une mode. Le véganisme comporte de ce fait une dimension ontologique importante, « végane » est un attribut du sujet, on « est » végane.
Dans un article sur les « opérations de veganwashing » et leur impact sur la lutte pour la cause animale en Italie, le chercheur en sciences politiques Niccolò Bertuzzi explique que le véganisme est historiquement anticapitaliste, mais que cette influence a aujourd’hui tendance à s’estomper pour des raisons pragmatiques :
« Les défenseurs des animaux ont réagi (et réagissent encore) de différentes manières aux opérations de veganwashing lancées de plus en plus fréquemment par les grandes compagnies et, plus généralement, par le capitalisme contemporain. Il est rare qu’ils […]…
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Auteur: Jérôme Segal, Histoire, sociologie, Sorbonne Université