L’élection d’Emmanuel Macron en 2017 a suscité nombre de réflexions, dans les médias et au sein de la communauté scientifique, sur les origines et les multiples déclinaisons du « progressisme », tant en France qu’à l’étranger.
Alors que sa réélection en 2022 avait semblé remiser la thématique du « progrès », la longue phase de contestation de la réforme des retraites a fait resurgir dans le discours d’Emmanuel Macron l’idée d’un « progrès pour mieux vivre ». Ce retour en grâce apparaît paradoxal au moment où le « en même temps » s’éloigne pour laisser place à la recherche assumée d’une alliance avec la droite de gouvernement.
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Dès lors, que recouvre le progressisme ? S’agit-il seulement, comme l’affirme le philosophe Pierre-André Taguieff, d’une « arme symbolique permettant de disqualifier les contradicteurs », de fait placés dans le camp de la réaction ?
Le mythe du progrès
Si à l’échelle de l’histoire contemporaine la notion est incontestablement polysémique, le progressisme puise ses racines dans le courant des Lumières et se rattache au « mythe rationaliste du Progrès » renforcé au XIXe siècle par les mutations scientifiques et techniques.
L’emploi de l’étiquette « progressiste » se répand à partir de la Monarchie de Juillet (1830-1848) pour désigner les partisans du progrès. Si l’on en croit le Littré, le substantif « progressisme » apparaît seulement à l’occasion de la crise du 16 mai 1877, conflit fondateur de la IIIe République. C’est ensuite que le progressisme glisse progressivement de la gauche vers le centre, à l’instar des républicains de gouvernement.
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Auteur: Pierre Allorant, Professeur d’Histoire du droit et des institutions, Université d’Orléans