L'éco-architecture du futur s'expose à Paris

Paris fait sa mue écolo… mais sans casser la baraque. On pourra voir comment dans l’exposition Conserver, adapter, transmettre, présentée jusqu’au 5 mars au Pavillon de l’Arsenal, centre de documentation de l’urbanisme parisien. Sous sa belle voûte métallique, cette ancienne fabrique de poudre présente 44 projets architecturaux qui privilégient la rénovation à la destruction-reconstruction, pour adapter les bâtiments aux nouvelles normes écoresponsables.

Un moindre mal, car construire a un coût écologique exorbitant. Un immeuble neuf, par exemple, « nécessite 70 fois plus de matériaux et produit 5 fois plus d’émissions de gaz à effet de serre qu’une réhabilitation », précisent la présidente du Conseil national de l’ordre des architectes, Christine Leconte, et l’urbaniste Sylvain Grisot dans Réparons la ville !

Ces 44 projets, annonciateurs du prochain Plan local d’urbanisme bioclimatique (2024) de la Ville de Paris, sont répartis dans l’exposition en sept sections, qui représentent, pour la plupart, des leviers d’économie d’énergie possibles : « reprogrammation », « réemploi », matériaux « biosourcés », « végétalisation »… Maquettes et photos avant-après (simulations en 3D) permettent de mieux saisir ces nouvelles pratiques, et de se demander si elles vont changer la vie des urbains un peu, beaucoup, à la folie… ou pas suffisamment pour répondre à la gravité de la crise écologique.

On reprogramme, enfin !

Il était temps que le secteur du bâtiment hâte le pas vers la sobriété énergétique, car c’est un des plus gros producteurs de gaz à effet de serre : quasiment 40 % de la production mondiale (constructions et usages) et 25 % de la production française. Le carbone s’y cache partout : matières premières utilisées, énergie consommée, transports… Premier levier de taille : reprogrammer, ou conférer de nouveaux usages aux bâtiments désaffectés — c’est le cas de 70 % des projets présentés à la Ville de Paris aujourd’hui.

Tous les types d’édifice sont concernés : des plus prestigieux, comme l’Hôpital Saint-Vincent-de-Paul, ancien hospice du XVIIᵉ siècle reconverti en écoquartier, à la tour des Poissonniers, métamorphosée en petite « ville en pantoufles », selon le mot de l’architecte Philippe Madec, avec logements étudiants, potagers à la verticale, salles de musicologie, de sport… Sans oublier les « immeubles pour automobiles », devenus obsolètes depuis que seuls 35 % des Parisiens possèdent une voiture.

Importants leviers aussi de réduction de la consommation des ressources : le « réemploi » ou la « réutilisation ». Le réemploi consiste à utiliser des matériaux issus…

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Auteur: Reporterre