Le législateur pourrait donner un coup d’accélérateur aux « classes dehors ». Trois députés Ensemble pour la République (EPR), Les Écologistes et Parti socialiste (PS) ont déposé une proposition de loi visant à reconnaître l’éducation « au-dehors » mardi 24 juin à l’Assemblée nationale. La même proposition a été déposée en miroir au Sénat.
« C’est quand un enseignant sort des murs de sa classe pour aller au contact de la nature. Ça peut être dans une cour végétalisée, dans le square d’à côté ou dans une des 1 500 aires éducatives françaises », a précisé la députée Graziella Melchior (EPR) lors d’une conférence de presse, mardi 1er juillet.
« L’intérêt de passer par une loi, c’est de légitimer et favoriser la classe dehors en disant que ça doit se faire partout et pour tout le monde, et pas uniquement par les enseignants les plus courageux et motivés. Ceci, sans passer par l’obligation », a expliqué le député Jérémie Iordanoff (Écologistes).
La France à la traîne
Le texte étend le principe de l’éducation au-dehors à la petite enfance (0-3 ans) et aux temps périscolaires, prévoit la création d’un réseau national de formateurs dont les contours seraient définis par décret, et un financement par une taxe additionnelle sur les tabacs.
La pédagogie de la classe dehors est déjà répandue dans plusieurs pays européens tels que le Danemark, la Belgique et l’Allemagne. La France reste à la traîne, malgré une multiplication des initiatives depuis la pandémie de Covid. « D’après notre cartographie — incomplète —, nous en sommes à 5 000 classes dehors, avec une majorité de premier degré [école maternelle et école élémentaire]. Sur un échantillon de 4 000, 64 % ont commencé il y a moins de deux ans », a indiqué Benjamin Gentils, directeur de la Fabrique des communs pédagogiques.
Pour les députés, l’éducation…
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