Les polémiques qui éclatent à chaque fois que des vérités sur le passé colonial de la France sont énoncées sont la preuve du travail de mémoire considérable qui reste à faire. Cela démontre également combien il est utile et précieux de rappeler les faits et d’œuvrer à rétablir la mémoire collective afin de lutter contre le révisionnisme et le négationnisme. En revenant sur l’état de la scolarisation pendant la période allant de 1830 jusqu’à 1962, cet article se veut une démonstration de ce qu’a été la « mission civilisatrice » menée par la France en Algérie.
L’instruction en Algérie avant le débarquement
Les structures éducatives qui existaient en Algérie avant le débarquement français sont les mosquées, les zawiyas et les medersas. Celles-ci dispensaient un enseignement essentiellement religieux et utilitaire, et étaient financées par le système des Habous (biens de main morte, généralement fondés ou donnés par des personnes pieuses et destinés à l’instruction et aux œuvres de piété et de charité). Ces établissements étaient placés sous la sauvegarde de la religion et n’étaient donc sous la tutelle d’aucune autorité politique. Les revenus qu’ils engendraient servaient à l’entretien des lieux et à la rémunération du personnel du culte et de l’enseignement. Ainsi, le gouvernement de la régence d’Alger ne subventionnait ni la pratique du culte, ni celle de l’enseignement, qui fonctionnaient en autonomie – bien qu’il existe quelques exceptions comme la mosquée et la medersa de Sidi el Kettani à Constantine que fit construire Salah Bey vers la fin du XVIIIe siècle.
Les structures éducatives qui existaient en Algérie avant le débarquement français sont les mosquées, les zawiyas et les medersas.
L’instruction était présente également en dehors des villes, où lorsque les infrastructures et l’argent venaient à manquer, des tentes étaient…
Auteur: Atfa Memaï