L'écologie selon le Medef : « Le capitalisme a toujours trouvé des solutions »

Le président du Mouvement des entreprises de France (Medef), Geoffroy Roux de Bézieux, l’assure : au sein de l’organisation patronale, on prend la transition écologique « au sérieux ». Et pour cause : « C’est un sujet trop sérieux pour être laissé aux seuls écologistes. » Lundi 16 mai, le dirigeant d’entreprise a présenté les résultats d’une étude réalisée par l’institut d’études économiques Rexecode pour le Medef. Le titre de la présentation : « Décarboner l’économie, combien ça coûte ? ». Cher, ont conclu les analystes. Leur recommandation : alléger la fiscalité des entreprises, sans remettre en cause notre modèle économique et nos modes de vie.

Sur le constat, l’organisation patronale s’accorde avec les associations et experts du climat : la trajectoire actuelle de la France ne lui permettra pas d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Il faut aller « plus vite », insiste-t-on, et les investissements à réaliser sont « très significatifs ». Pendant plus d’une demi-heure, les auteurs de l’étude en costume-cravate ont fait défiler leurs « slides » sur deux écrans plats, détaillant leurs résultats à grand renfort de franglais. Il faut faire du « bottom-up », nous explique-t-on, et calculer le « payback » de la décarbonation sur les coûts d’investissement. La France, détaillent les experts de Rexecode, investit pour le moment autour de 600 milliards d’euros par an pour la transition écologique. Selon leurs évaluations, elle devrait y ajouter 60 à 80 milliards d’euros d’ici 2030 pour atteindre ses objectifs. Les ménages devraient augmenter leurs dépenses pour la transition écologique de 20 %, et les entreprises de 10 %.

En ce qui concerne la méthode, le Medef a sa recette bien à lui : « Évidemment, on dit qu’il faut amplifier la baisse des impôts de production » des entreprises, adjure Geoffroy Roux de Bézieux. Il recommande une baisse globale de ces prélèvements de 35 milliards d’euros par an, ce qui viendrait « directement financer » les investissements requis pour mener la transition à bien. Pas question, en revanche, de réserver ces baisses d’impôt aux entreprises mettant…

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Auteur: Hortense Chauvin (Reporterre) Reporterre