Ces dernières années, on observe un rapide délitement des conventions internationales interdisant ou encadrant les armements, nucléaires ou non. Exacerbé par les conflits récents, en particulier par la guerre d’Ukraine, ce processus, que les États justifient par leurs impératifs de sécurité immédiate, met en danger l’avenir de la sécurité internationale et, au-delà, rien de moins que l’habitabilité de notre planète.
Depuis la Seconde Guerre mondiale, les conventions internationales sur la limitation des armements ont joué un rôle clé dans la régulation des arsenaux militaires mondiaux. Certes, elles n’ont pas permis une abolition complète des armements particulièrement létaux et peu discriminants pour les civils. De même, les adhésions des États à ces conventions sont variables et leur transgression a été, et reste, régulière. Mais ces textes fournissent un cadre institutionnel, normatif, efficace et raisonnable dans les contraintes qu’ils font peser sur la marge de manœuvre des États à s’armer et à se défendre – un cadre qui subit aujourd’hui un délitement rapide.
Du TNP à New START, des décennies d’efforts de limitation des armements
Certaines des plus importantes de ces conventions ont été adoptées lors de la guerre froide, période historique inégalée en termes de prolifération des moyens physiques de destruction.
Sur le nucléaire, rappelons deux textes piliers : le Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP, 1968), et le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF, 1987), accord majeur passé entre les États-Unis et l’Union soviétique (puis la Russie).
En limitant la prolifération des armes nucléaires et en visant l’élimination des missiles à portée intermédiaire en Europe, ces accords ont permis de créer un environnement de contrôle et de réassurance entre les grandes puissances.
Les textes relatifs au contrôle des armes…
Auteur: Julien Pomarède, Associate professor in International Politics (Université de Liège) – Research Fellow REPI ULB, Université de Liège