La hausse des inégalités économiques depuis les années 1980 est un fait partagé par l’ensemble des économistes. Elle est vertigineuse. 10 % des ménages les plus riches en France possèdent 47 % de la richesse nationale, et la richesse des 500 plus grosses fortunes de France est passée de 124 milliards à 1 170 milliards d’euros en vingt ans. Le consensus s’arrête au constat car, pour de nombreux économistes, ces inégalités sont nécessaires. Par exemple, Olivier Blanchard, ex-économiste du FMI, juge que les propositions du NFP (Smic à 1 600 euros et fiscalité des plus riches) sont plus dangereuses que celles du RN par la radicalité de leur redistribution. Mais dangereuses pour quoi ?
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La richesse d’un milliardaire ne se matérialise pas seulement par le montant de son compte en banque. Ce n’est pas une richesse liquide, mais une valeur économique d’un capital matériel qui organise profondément les rapports sociaux de production (machines, terres, logements, infrastructures). Cette valeur économique serait nulle s’il n’y avait pas les rapports sociaux de production. Or la source des inégalités est au cœur de la production : dans la manière dont le capital exploite la nature et le travail.
La poursuite de la croissance du PIB est une impasse mortifère.
C’est la répartition primaire. Si la fiscalité est nécessaire, elle ne peut suffire puisqu’elle intervient après l’inégale répartition au sein de la production entre capital et travail. Plus l’accumulation du capital est forte, plus la fiscalité peine, à elle seule, à limiter la hausse des inégalités. Soumettre les revenus de Bernard Arnault à un plus fort impôt est nécessaire, mais cela n’empêche…
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Auteur: Mireille Bruyère