En raison du génocide palestinien, le débat politique, de gauche à droite, en France se concentre en une opposition : sionisme/antisionisme. Immédiatement polarisée, cette distinction permet aux uns de voir dans celles et ceux qui défendent l’histoire complexe et contradictoire d’Israël comme partie prenante du génocide palestinien et aux autres de déceler dans toute critique de la politique israélienne et plus généralement de l’histoire du sionisme, un antisémitisme larvé ou caché. Comme il nous semble nécessaire de complexifier cette partition, nous publions cette semaine en vis-à-vis, cette analyse du dernier livre d’Andreas Malm, Pour la Palestine comme pour la Terre. Les ravages de l’impérialisme fossile par Ivan Segré ainsi que la proposition judaïque antisioniste d’un état binational par le rabbin Gabriel Hagaï.. Les lecteurs attentifs s’apercevront qu’existent un sionisme comme un antisionisme à la condition et l’exigence d’une terre commune. Évidemment, rien ne se configure présentement selon ces termes mais n’est-ce pas précisément la tâche politique d’une génération, s’attacher dans l’histoire à la tradition des vaincus, de ce qui a été défait et n’est pas encore advenu ?
La politique de destruction massive menée par l’armée israélienne dans la bande de Gaza, en réponse aux attaques du 7 octobre 2023, a un objectif clair et distinct : rendre Gaza inhabitable, de manière à contraindre sa population à l’exil. Les autres objectifs avancés par l’appareil d’Etat israélien, du type « vaincre le Hamas » ou « libérer les otages », ne devraient plus guère, aujourd’hui, tromper personne. A cette lumière, les attaques du 7 octobre ont offert à la droite nationaliste israélienne l’occasion d’accomplir son rêve, celui de régler le problème que leur pose la population palestinienne de Gaza. Pour mesurer le chemin parcouru depuis trois décennies,…
Auteur: dev