Législatives anticipées : quel avenir pour la fonction publique ?

En avril 2024, pour défendre le projet d’une énième « réforme de la fonction publique », le premier ministre Gabriel Attal et le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques Stanislas Guerini se plaçaient dans les pas de Maurice Thorez.

Un mois plus tard, l’annonce présidentielle d’une dissolution de l’Assemblée nationale, préparée depuis « plusieurs semaines », a conduit au gel de ces velléités réformatrices. Il convient toutefois d’y revenir dans le contexte inattendu des élections législatives anticipées car, quels qu’en soient les résultats, ils ne seront certainement pas neutres pour la fonction publique.

Maurice Thorez, inspiration gouvernementale ?

Après la Seconde Guerre mondiale, le dirigeant communiste avait effectivement porté, comme vice-président du Conseil, le projet de statut général des fonctionnaires voté à l’unanimité par l’Assemblée nationale constituante en 1946. Plaçant les fonctionnaires dans un régime de droit public, celui-ci constitue depuis un instrument d’équilibre entre des droits (à l’engagement syndical, à la carrière, etc.) et des obligations (d’obéissance hiérarchique, de discrétion professionnelle, etc.).

Cette référence à Thorez n’étonnera peut-être pas qui se souvient du départ précoce de Gabriel Attal et Stanislas Guérini du Parti socialiste pour soutenir, dès 2016, la candidature présidentielle d’Emmanuel Macron, lancée avec un livre intitulé Révolution. En outre, comme le rappelait récemment la série télévisée Machine, tout juste élu Président de la République, l’ancien ministre de l’Économie de Manuel Valls conseillait « aux jeunes » lecteurs de Elle de « lire Karl Marx ».

Cette filiation revendiquée pourrait toutefois surprendre qui a suivi les dernières réformes. Dès 2015, Emmanuel Macron affirmait que le statut n’était « plus adapté au monde tel qu’il va ». Son premier quinquennat…

La suite est à lire sur: theconversation.com
Auteur: Emilien Ruiz, Historien, Sciences Po