L'embargo sur le pétrole russe est entré en vigueur

À partir du lundi 5 décembre, plus aucune goutte de pétrole russe n’est censée entrer sur le territoire de l’Union européenne par voie maritime. Cette décision des vingt-sept pays membres, prise dès le 30 mai dernier en réaction à l’agression russe en Ukraine, laissait le temps à l’Europe de diversifier ses approvisionnements.

Celle-ci a ainsi renoncé à 90 % des importations de pétrole russe réalisées avant la guerre en Ukraine. En revanche, l’importation par oléoduc continue. Elle a été exemptée d’embargo en raison de la place centrale de l’oléoduc de Droujba. Ce dernier, qui s’étend sur quelque 5 500 kilomètres, permet d’alimenter avec le pétrole de l’Oural les raffineries de plusieurs pays d’Europe centrale. La Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque, trois pays sans accès à la mer et très dépendants du pétrole russe, ont finalement obtenu gain de cause lors des négociations européennes, comme l’explique Euronews dans un article de juin dernier.

À cet embargo s’ajoute une seconde sanction contre la Russie, entrée elle aussi en vigueur à partir du 5 décembre : le plafonnement à 60 dollars du prix du baril de pétrole brut d’origine russe transporté par voie maritime. Cette décision prise le 2 décembre par l’Union européenne, le G7 et l’Australie vise cette fois à tarir les échanges de pétrole de la Russie avec d’autres pays dans le monde. Le G7 sanctionnera tout pays qui achètera du pétrole russe au-delà de 60 dollars le baril. Les bateaux qui achemineront ces cargaisons ne seront plus assurés. 

Vers une nouvelle hausse des prix à la pompe ?

Pas de quoi faire frémir le Kremlin. Dmitri Peskov, son porte-parole, assurait lundi : « De telles mesures n’auront pas d’effet » sur l’offensive russe en Ukraine. L’économie russe « a toutes les capacités nécessaires » pour financer cette offensive. « En revanche, ces mesures auront sans aucun doute un effet sur la stabilité du marché mondial de l’énergie […] C’est un pas vers leur déstabilisation. »

À partir du 5 février 2023, un deuxième embargo européen doit entrer en vigueur, cette fois sur les produits pétroliers raffinés comme le diesel. Il devrait être accompagné là encore d’un plafonnement de ces mêmes produits au niveau international.

Ces mesures pourraient avoir des conséquences sur les automobilistes français. « On n’est pas à l’abri, dans les semaines à venir, de constater une augmentation du prix à la pompe », observait dimanche…

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Auteur: Reporterre