Comment dialoguer avec l’intelligence artificielle ? Depuis la sortie de ChatGPT, qui aurait conquis plus de 100 millions d’utilisatrices et utilisateurs en quelques mois seulement), cette question taraude nombre d’experts et d’amateurs, tous désireux de tirer le meilleur des capacités promises par la machine.
Un terme apparaît alors pour désigner la requête adressée à une IA générative : le « prompt ». De l’anglais, « prompt », inciter, entraîner, inciter à dire quelque chose, un prompt est un début de texte, une question, une situation, posés à la machine en langage naturel afin qu’elle génère une réponse. Un bon prompt permettrait de faire produire à la machine n’importe quel contenu textuel, pictural, audio… Cette vision est à l’origine de nombreuses peurs, en partie légitimes, de la part du monde de la culture ou des médias par exemple.
Un prompt peut être une demande simple (une question ou une phrase, comme « Explique l’élection présidentielle »), ou une mise en situation plus complexe (par exemple « Imagine que tu es un membre du Conseil constitutionnel en France cherchant à expliquer, lors d’une conférence face à des étudiants de master en droit, ce qu’est l’élection présidentielle. Tu cherches à en expliquer l’origine, le rôle, l’importance et les menaces actuelles »). Un prompt peut également être compris comme une discussion complète censée guider le modèle.
Derrière cette apparente discussion, la réponse à un prompt est statistique : le modèle d’IA générative prédit ce que pourrait être la réponse la plus plausible au regard de sa base d’entraînement et la génère. Cette caractéristique a inspiré la critique adressée notamment par la chercheuse Emily Bender aux ancêtres de ChatGPT qui ne seraient dès lors que des « perroquets stochastiques ». Même si, en réalité, ces systèmes ne reproduisent pas des phrases entières mais
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Auteur: Adrien Tallent, Doctorant en philosophie politique et éthique, Sorbonne Université