L'éolien en mer menace la biodiversité

Lorsque la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a annoncé le 4 octobre dernier des mesures pour un développement maîtrisé et responsable de l’éolien, elle a rappelé que la demande électrique croîtrait de 20 % d’ici 15 ans selon RTE et que la Commission européenne souhaitait multiplier par cinq le parc éolien offshore européen d’ici 2030 et par 25 d’ici 2050. Un objectif qui pourrait se traduire par l’équivalent de 7 100 nouvelles éoliennes en mer pour la France. Or si l’on connaît assez bien les conséquences de l’éolien terrestre sur la biodiversité, ce n’est pas le cas pour les éoliennes offshore, a rappelé le Comité national de protection de la nature (CNPN) dans un rapport paru le 6 juillet 2021.

Ce rapport pointe des risques importants de collision des oiseaux et des chauves-souris avec les pales des éoliennes. Qui plus est, certaines espèces marines sont attirées par les bases émergées soutenant les éoliennes, qu’elles utilisent comme reposoir. Ce qui augmente encore les risques de collisions avec les pales, lorsque les oiseaux descendent pour se poser. D’autre part, l’évitement des parcs par les oiseaux est jugé très peu probable pour les espèces concernées. Concernant les mammifères marins, « la France n’ayant pas connu l’exploitation des hydrocarbures offshore, le développement à grande échelle de l’électricité éolienne marine entraînera des perturbations et des modifications de l’habitat des mammifères marins d’une ampleur inédite pour notre pays », assure le rapport, remarquant que « neuf espèces de cétacés sont exposées à des risques d’une portée inconnue ».

Des éoliennes en mer. Andrey Sharpilo/Unsplash

« Il y a un manque de connaissances sur les enjeux liés à la biodiversité présente en mer. On connaît encore assez mal la façon dont les oiseaux, les chauves-souris et la faune sous-marine utilisent ces vastes espaces », dit Geoffroy Marx, responsable du Programme énergies renouvelables et biodiversité à la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et lui aussi auteur d’un rapport sur les effets de l’éolien marin sur l’avifaune française. « Il faudrait avoir une vision plus fine des enjeux de biodiversité en mer avant d’y installer des parcs. Aujourd’hui, on définit les périmètres qui vont accueillir les appels d’offres en fonction de contraintes socio-économiques, et on prend seulement ensuite en compte la biodiversité. » C’est par exemple le cas pour le projet de parc éolien au large de…

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Auteur: Reporterre