L'épreuve Parcoursup.

J’étais hier soir l’invité de l’émission « Être et savoir » de Louise Tourret sur France Culture. Et nous avons parlé de Parcoursup. De « l’épreuve Parcoursup » comme le rappelait opportunément le titre de l’émission. Et de pourquoi ce système (me) semblait inefficace socialement, anxiogène individuellement et dangereux politiquement. 

L’émission est réécoutable en podcast. J’y étais en bonne compagnie avec Manuel Canevet dont je partageais l’ensemble des analyses. J’ai eu un peu plus de mal – mais c’est bien normal – avec l’argumentaire de la parole « officielle » de Frédérique Weixler (Inspectrice Générale de l’Education et ancienne conseillère en charge de l’orientation en cabinet ministériel) dans sa défense et illustration de Parcoursup comme le moins mauvais des systèmes possibles et j’ai un peu bondi (symboliquement) de ma chaise quand après que je lui ai rappelé la réalité de Parcoursup côté terrain, c’est à dire que beaucoup d’établissements n’avaient absolument plus le temps d’analyser les dossiers et se résignaient ou choisissaient en conscience de faire une sélection uniquement sur les notes, elle a réagi en indiquant que dans ce cas « on ne jouait pas le jeu » (sic). La suite de mon intervention a permis, je l’espère, de rappeler qu’à aucun moment il ne s’agissait d’un jeu 😉 

Claire Mathieu, informaticienne renommée et co-conceptrice de l’algorithme derrière Parcoursup (qui est une déclinaison de l’algorithme de Gale-Shapley) n’était pas là en direct mais elle avait été interviewée par Louise Tourret. Elle défendait, naturellement, la logique de l’algorithme qu’elle a déployé (comment faire autrement) mais dans une posture assez maladroite en invoquant le fait que toute critique était due à un manque de connaissance (de l’algorithme et de son fonctionnement), en se plaçant à un niveau ‘macro’ qui s’empêche d’intégrer les routines de terrain de chaque formation et établissement, routines qui conditionnent pourtant la « logique d’ensemble » de l’algorithme qu’elle a développé.

De manière aussi intéressante que paradoxale elle expliquait aussi, à la fin de son intervention et après avoir défendu et justifié le fait que la hiérarchisation des voeux soit absente, que pour débloquer le système dans les derniers jours, on passait par un « répondeur » qui demandait aux candidats restants de … classer leurs voeux, et qu’on débloquait alors quasiment toutes les situations en une journée. Je viens de réécouter ce passage pour être sûr de ne pas dire de bêtises ou de mal…

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Auteur: olivierertzscheid Olivier Ertzscheid