« C’est une assemblée importante, historique même », a assuré le PDG de Total, Patrick Pouyanné, en ouvrant l’assemblée générale des actionnaires, vendredi 28 mai. Un numéro d’autosatisfaction de près de trois heures, durant lequel il a été question de pétrole, de gaz, mais aussi de climat et de transition énergétique.
À la demande de ses actionnaires, et plus précisément du gérant d’actifs français Amundi, la société avait déposé pour la première fois une résolution demandant d’approuver sa stratégie sur le climat et la neutralité carbone. Une stratégie critiquée par les ONG parce qu’elle laisse la part belle aux combustibles fossiles, et par certains actionnaires comme OFi, Messchaert, Federated Hermes ou le fonds MN qui ont voté contre, ou encore Crédit Mutuel, qui s’est abstenu. Le détail des votes, et notamment les abstentions, n’a pas été publié par la société.
Une résolution adoptée à presque 92 %
La résolution a néanmoins été adoptée à 91,88 %. Un score inférieur à la plupart des autres résolutions, mais qui montrent qu’une majorité écrasante des actionnaires reste de marbre. Les fonds BlackRock et Amundi, qui détenaient au 31 décembre 2020 5,9 % et 8,9 % du capital, ont voté pour. « Total a répondu positivement à nos demandes, concernant le dépôt d’une résolution climat et l’indexation de la rémunération des dirigeants aux objectifs climatiques. Donc c’est important pour nous de les soutenir, c’est aussi une question de psychologie », assure-t-on chez Amundi, qui gère les actions détenues par les salariés du groupe.
La société a paru néanmoins gênée par certaines questions. Le mode de retransmission en direct lui a aussi permis de sélectionner celles auxquelles elle voulait bien répondre. Ainsi, une question déposée par Federated Hermes et Meeschaert a été écartée par Total. « La forme n’était pas respectée », a assuré le PDG. La question avait été déposée par coursier au siège de Total. Or le groupe voulait… un recommandé. La question émanait pourtant des copilotes du mouvement Climate Action100+, qui regroupe les investisseurs actifs sur les enjeux climat. Elle demandait notamment au groupe de s’engager en valeur absolue sur ses émissions de CO₂, plutôt qu’en intensité carbone. Une requête également relayée par les ONG, que le groupe n’a pas commenté.
Toujours de nouvelles explorations pour de nouveaux puits
Sur le fond, Total n’a pas eu l’air de se sentir concerné par le dernier…
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Auteur: Reporterre