Les aéroports français refusent d’agir pour le climat


L’unique proposition de la Convention Citoyenne pour le Climat concernant l’aviation qui a été retenue dans la loi Climat et Résilience qui va entrer en vigueur en mars 2022, bien que largement insuffisante, est contestée par le secteur aérien. Les aéroports français ont engagé  mi-octobre un recours devant la Commission européenne pour obtenir l’annulation de l’interdiction des liaisons aériennes intérieures lorsque le voyage peut se faire en train sans correspondance en moins de deux heures trente (la proposition de base visait quatre heures). Non non, ce n’est pas une blague …

Crédit image de couverture : @Rodho/Observatoire des multinationales

La nécessité de réduire l’usage de l’avion est désormais connue de toutes et tous. Déjà, en juillet 2020, nous avions publié un dossier explicatif à propos de l’étude très complète sur le sujet « Climat : Pouvons-nous (encore) prendre l’avion ? ». Les citoyens de la Convention Citoyenne pour le Climat, via leurs propositions, ont ensuite embrayé le pas en faisant des propositions visant à limiter les effets néfastes du transport aérien. Enfin, la loi Climat et Résilience, adoptée le 21 août 2021, a consacré le titre 4 du chapitre IV “se déplacer” à “Limiter les émissions du transport aérien et favoriser l’intermodalité entre le train et l’avion (Articles 142 à 147). Le constat est donc unanime : nous devons repenser notre usage de l’avion, afin de limiter au maximum les émissions polluantes.

Or, si ce constat semble aujourd’hui connu et partagé par tous, reste à s’entendre les moyens et la vitesse. L’urgence est là. Tant sur le plan environnemental que social. Car les critiques faites au secteur de l’aviation vont bien au-delà des conséquences écologiques : elles concernent aussi, et surtout, les conséquences sociales. A titre de rappel : seulement 10% de la population mondiale a déjà pris l’avion et 1 % des plus riches sont responsables de 50 % des émissions du secteur. Réduire l’usage de l’avion est donc un problème qui ne concerne qu’une infime partie (privilégiée) de la population. Mais la réalité est encore plus complexe que cela, notamment en France où un trajet “Paris – Toulouse” vaut trois fois moins cher en avion qu’en train. 

C’est pourquoi la loi Climat et Résilience entend accompagner le développement du transport ferroviaire de voyageurs (art 143) et à terme, via l’évolution de la réglementation européenne, instaurer un prix minimal de vente des billets d’avion (art…

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Auteur: Camille Bouko-levy