Les aires marines protégées sont toujours victimes de la pêche industrielle en Europe

La pêche au chalut supérieure en aire protégée

C’est en analysant le temps de pêche de l’ensemble des chalutiers de plus de 15 mètres dans les aires marines protégées (AMP) en Europe que l’association BLOOM dresse un constat inquiétant : ces espaces regorgeant de biodiversité censés être préservés des techniques de pêche industrielle ne le sont en réalité pas.

Dans sa « Stratégie en faveur de la biodiversité » présentée en 2020, l’Union Européenne avait pour objectif d’atteindre 30% d’AMP d’ici à 2030. Ces mêmes AMP où la pêche industrielle comme artisanale doivent être formellement exclues.

Dans son étude, BLOOM rapporte que la pêche au chalut, en plus d’être bel et bien présente dans ces AMP, est « 1,4 fois supérieure […] qu’à l’extérieur de ces zones en 2023 » et que « les méga-chalutiers de plus de 80 mètres opèrent tous dans les AMP européennes ». 

Si, en France, les données relevées par la Base de données mondiale des aires protégées sont d’apparence porteuses d’espoir avec près de 34,9 % d’aires “protégées” dans les océans, mers et littoraux, la réalité est tout autre.

L’aire protégée la plus chalutée est française

Au total, selon l’association, « le chalutage sévissait dans plus de 60 % de la surface des AMP en Europe », pour près de 1,7 million d’heures à l’intérieur de ces zones, soit un quart de la pêche au chalut.

L’Espagne, la France et l’Italie arrivent en tête de l’utilisation la plus fréquente de cette technique destructrice. L’étude révèle par ailleurs que le Talus du Golfe de Gascogne, AMP française, « concentre à lui seul plus de 200 000 heures de pêche au chalut en 2023 », ce qui en fait la zone la plus chalutée d’Europe.

Il a même été constaté que le Scombrus, un méga-chalutier français (80 mètres de long), ou le Joseph Roty II, (90 mètres), ont passé des centaines d’heures à pêcher…

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Auteur: Juliette Boffy