« Les allocs qui paient plus que le travail » : derrière ces idées fausses, il y a des solutions

Nous y sommes habitués depuis des années : chaque échéance électorale et chaque réforme de notre protection sociale – en l’occurrence actuellement, celles de l’assurance-chômage et du Revenu de Solidarité Active (RSA) – s’accompagne de campagnes de désinformation qui visent les personnes en grande précarité. Entre les responsables politiques, les médias dominants et les réseaux sociaux, c’est à qui renchérira le plus sur « les allocs qui paient plus que le travail » ou le « cancer de l’assistanat ».

Marie-Aleth Grard, présidente d’ATD Quart Monde

Ces campagnes, qui se nourrissent et alimentent en retour les préjugés sur les personnes en situation de pauvreté, ont plusieurs buts. D’abord détourner les personnes de l’accès à leurs droits, comme le RSA ou les allocations-chômage : c’est le non-recours aux droits et il représente plusieurs milliards d’euros d’économies par an pour les finances publiques. Ensuite, légitimer aux yeux de l’opinion publique la déconstruction de notre protection sociale et détourner l’attention des vrais problèmes et des vraies solutions.

« On ne « vit » pas au RSA, on « survit ». A peine »

A ATD Quart Monde, nous ne connaissons aucune famille qui fasse volontairement le choix du chômage ou du RSA pour elle et ses enfants. Comment pourrait-on choisir des conditions de vie dont on sait qu’elles empêchent de vivre dignement et de maîtriser son existence ? Ni le RSA, ni les allocations chômage ne sont une solution durable pour une famille. D’autant que, face à l’élévation continuelle des loyers, du coût de l’énergie ou de l’alimentation, on ne « vit » pas au RSA, on « survit ». A peine.

Pour Josiane, qui s’efforce de toujours travailler mais ne trouve que des contrats précaires, « le travail est une couverture de survie ».

Au contraire, ce que nous voyons, ce sont des personnes privées d’emploi qui mettent beaucoup d’énergie – avec souvent peu de résultats – pour accéder à un travail décent. Comme Josiane, une militante Quart Monde, pour qui « le travail est une couverture de survie » : elle s’efforce de toujours travailler, mais ne trouve que des contrats précaires. Et la future réforme de l’assurance-chômage ne l’aidera pas à trouver un emploi plus stable, au contraire.

Car en effet, opposer travail et « allocs », c’est aussi oublier que le marché du travail est en grand bouleversement. Un marché du travail marqué d’une part par la pénurie d’emplois et d’autre…

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Auteur: Marie-Aleth Grard