En 1884, le choléra ravagea l’Italie, faisant des milliers de morts. Malgré une peine de trois ans de prison planant au-dessus de sa tête, Errico Malatesta se joignit à d’autres anarchistes révolutionnaires pour une mission audacieuse à Naples – le cœur de l’épidémie – dans le but de soigner celleux qui souffraient de la maladie. Ce faisant, lui et ses camarades démontrèrent l’existence d’une alternative aux politiques coercitives de l’État qui reste pertinente aujourd’hui à l’ère du COVID-19.
Le texte suivant raconte l’histoire de l’épidémie et de l’intervention de Malatesta, incluant tous les documents de sources primaires disponibles sur la participation des anarchistes italien·ne·s, dont certains n’ont jamais été traduits en français. Une grande partie du contexte historique est tirée de l’excellent Naples in the Time of Cholera, 1884-1911 de Frank M. Snowden. Merci à Davide Turcato, l’éditeur des œuvres complètes de Malatesta ; le Centre International de Recherches sur l’Anarchisme de Lausanne ; et des archivistes et des bibliothécaires radicaux·ales partout dans le monde qui préservent l’histoire anarchiste, nous permettant d’apprendre du passé.
En 1884, le choléra ravagea plusieurs régions d’Italie, avec une virulence particulièrement élevée à Naples. Selon les statistiques du préfet, le choléra toucha plus de 14 000 personnes dans la province, tuant 8 000 d’entre elles, dont 7 000 périrent dans la seule ville de Naples. L’État réagit en imposant des mesures répressives : la ville fut placée sous la loi martiale, des restrictions de mouvement furent imposées, selon des méthodes similaires à celles employées à l’occasion du tremblement de terre de Messine ou du séisme plus récent à L’Aquila. Les volontaires de la Croix-Blanche, de la Croix-Rouge, des sociaux-démocrates, des républicains et des socialistes adoptèrent une approche très différente. Felice Cavallotti, Giovanni Bovio, Andrea Costa et Errico Malatesta, rien de moins, étaient actifs dans les rues de Naples. Et non sans risque pour leur propre santé : les volontaires socialistes Massimiliano Boschi, Francesco Valdrè et Rocco Lombardo attrapèrent le choléra et périrent.
Élégie d’Alessia Bruni Cavallazzi pour Florentine Lombard, anarchiste anglaise qui servit dans la Croix-Rouge pendant l’épidémie
Malatesta et d’autres camarades de diverses régions d’Italie se rendirent à Naples comme volontaires médicaux pour soigner les personnes touchées par une…
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Auteur: lundimatin