« Les apprentis sorciers de l’azote » : la face cachée des engrais exposée dans un livre choc


Le 4 août 2020, l’explosion d’un entrepôt dévastait un tiers de la ville de Beyrouth, faisant près de 200 morts. Alors que l’enquête piétine, les éditions Terre Vivante publient un ouvrage sur les engrais azotés de synthèse, parmi lesquels on retrouve les ammonitrates, à l’origine de l’explosion. Moins médiatisés que les autres incontournables de l’agriculture industrielle comme les pesticides, les engrais chimiques sont pourtant tout aussi délétères pour l’environnement et la santé humaine. Depuis l’invention du procédé de fabrication au début du XXe siècle jusqu’à leur usage généralisé aujourd’hui, Les apprentis sorciers de l’azote, de Claude Aubert, revient sur l’histoire des engrais azotés de synthèse et sur les solutions pour s’en passer.

Il aura fallu 190 morts, 6500 blessés et un tiers de la capitale libanaise dévasté pour que le débat sur les ammonitrates surgisse dans l’actualité. Il s’agit pourtant des engrais chimiques les plus répandus en France, avec 3,7 millions de tonnes utilisés chaque année. Comme d’autres dérivés de l’ammoniac, il s’agit d’une combinaison de synthèse destinée à apporter de l’azote aux cultures. En tant qu’aliment de base des plantes et principal composant des protéines, l’azote est un élément essentiel à la vie. Présent dans l’air et dans la matière organique des sols, il est apparu sous une nouvelle forme depuis le début du XXe siècles : les engrais azotés chimiques.

Le début de l’agriculture industrielle

C’est leur histoire que raconte Les apprentis sorciers de l’azote, écrit par l’ingénieur agronome et pionner de l’agriculture biologique Claude Aubert. On apprend dans ce livre particulièrement instructif que c’est en 1909 qu’un chimiste allemand, Franz Haber, conçoit un procédé de fabrication de l’ammoniac à partir de l’azote de l’air. En s’associant avec l’industriel Carl Bosch, ils produisent la première tonne d’ammoniac de synthèse, le père de tous les engrais azotés chimiques. Cette invention avait alors deux objectifs : nourrir une population croissante, mais aussi fabriquer des explosifs, dont l’Allemagne n’allait pas tarder à avoir besoin, en pleine préparation de la Première Guerre Mondiale.

Franz Haber, l’inventeur du procédé de fabrication de l’azote de synthèse. – Wikimedia Common

Première étape de l’industrialisation des pratiques agricoles, la mise au point de ce procédé marque le début d’une course au rendement et d’un bouleversement total…

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Auteur: Mr Mondialisation