Saviez-vous que votre argent placé en épargne servait à financer des projets destructeurs de l’environnement ? Comme le très décrié projet pétrolier de TotalEnergies en Ouganga et Tanzanie, ou encore l’exploitation du gaz de schiste aux États-Unis ? C’est cette triste réalité que financent en partie les assurances-vie, utilisées par 1 ménage français sur 2 en 2022 grâce à des assureurs (Matmut, Axa, Allianz, etc.) ou des banques (HSBC, Société générale, Crédit agricole, etc.).
Un comble, alors que ces contrats ont initialement pour but de garantir un avenir serein aux épargnants et leurs proches qui mettent de l’argent de côté pour une longue durée. Un paradoxe que dénonce Ariel Le Bourdonnec, chargé de campagne assurance chez l’ONG Reclaim Finance et auteur d’un rapport sur le sujet publié le 5 juin.
Reporterre — L’épargne est-elle une ressource essentielle dans le financement de la transition écologique ?
Ariel Le Bourdonnec — L’épargne stockée en assurance-vie, soit 1 900 milliards d’euros, pourrait servir à financer la transition écologique. Le souci, c’est qu’elle permet encore aujourd’hui d’investir dans des activités favorisant le développement des énergies fossiles. En souscrivant à ce type de contrat, les Français alimentent ainsi l’urgence climatique alors qu’ils pensaient pourtant préparer leur avenir.
L’épargnant français recherche avant tout, avec l’assurance-vie, de la sécurité, de la liquidité et une fiscalité avantageuse sur le long terme. Ces conditions sont notamment offertes par le support en euro de l’assurance-vie ou « fonds euro ». Le fonds euro est à capital garanti et il investit dans des titres financiers peu risqués (des obligations d’État et d’entreprises). Si le fonds euro des assureurs-vie représente aujourd’hui environ 1 400 milliards d’euros, seule une partie serait nécessaire pour financer la transition, alors que…
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Auteur: Zoé Dert-Chopin