Les athlètes lèvent-ils toujours le poing ?

C’est un mythe bien répandu : le sport ne serait pas politique. Emmanuel Macron en rêve. « Je pense qu’il ne faut pas politiser le sport », lâche-t-il en novembre 2022. Le chef de l’État participe alors à un sommet international à Bangkok. Interrogé sur la Coupe du monde de football au Qatar, il botte en touche. Le bilan carbone de l’événement ? Balayé. Le non-respect des droits humains du pays hôte ? Ignoré. Les conditions d’attribution de ce mondial ? Rien à ajouter. En clair, le sport serait un petit univers hermétique à un quelconque mouvement ou discours politique.

Cette vision est présente dans de nombreuses institutions sportives. Durant ce mondial au Qatar, plusieurs sélections nationales ont envisagé que leur capitaine porte un brassard aux couleurs arc-en-ciel, en signe de soutien à la communauté LGBT dans ce pays qui ne leur reconnaît aucun droit. L’initiative a été fermement refusée par la Fédération internationale de football (Fifa).


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La vision d’un sport apolitique est contredite par Carole Gomez, chercheuse en sociologie du sport à l’Institut des sciences du sport de l’université de Lausanne (Issul). Selon elle, cette perception est dénuée de toute réalité : « Contrairement à ce qui est souvent dit, le sport a toujours été traversé par des enjeux politiques, et des sportifs ont pu s’exprimer sur divers sujets de manière discrète ou plus visible. »

De nombreux exemples historiques viennent appuyer sa thèse. En 1938, le cycliste italien Gino Bartali remporte le Tour de France. Lorsqu’il monte sur la plus haute marche du podium, l’athlète refuse d’exécuter le salut fasciste. Un mois plus tôt, pourtant, les joueurs de…

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Auteur: Lucas Sarafian