Les autorités sanitaires inquiètes de la présence de colza OGM dans la nature

La surveillance des organismes génétiquement modifiés (OGM) importés en France comporte des « lacunes », alertent les autorités sanitaires dans un communiqué publié le 20 janvier. Cet avis de l’Anses fait suite à la découverte, en février 2022, de pousses de colza génétiquement modifié dans la nature, aux environs du port de Rouen (Seine-Maritime).

La culture de plantes génétiquement modifiées est interdite en France depuis 2008. Des graines et des plants OGM — par exemple de maïs, de soja, de coton ou de betterave sucrière — peuvent cependant être importés pour être transformés sur place. Le colza OGM est notamment importé pour l’alimentation du bétail, la fabrication d’agrocarburants, ou encore la production de certaines huiles.

Les plants observés dans la nature proviennent vraisemblablement de graines tombées de camions en route vers une usine rouennaise qui importe du colza OGM depuis 2016. S’ils ont été détruits depuis leur découverte, le risque de repousse reste présent, prévient l’Anses. Le taux de contamination serait cependant « extrêmement faible », selon ses experts cités par Ouest France, les plants étant « diffus sur de très petites surfaces ».

Leur présence met néanmoins en lumière les insuffisances du dispositif prévu pour éviter la dissémination d’OGM dans la nature. Afin de la limiter au maximum, l’Anses recommande d’élargir la surveillance à l’ensemble des zones de déchargement et de transport d’OGM, ainsi que leur environnement proche (ports, sites industriels de stockage, lignes ferroviaires, voies fluviales…). Selon l’Anses, les gènes modifiés pourraient en effet s’hybrider avec les cultures locales par dispersion du pollen.

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Reporterre