Les bidonvilles de Montpellier victimes de violences dans l’indifférence

C’est un mélange de peur et de colère. Devant la préfecture, l’ensemble des organisations de soutien aux habitant∙es des bidonvilles de Montpellier est rassemblé ce vendredi matin en compagnie des familles expulsées au cours des dernières semaines. « À Montpellier les Roms sont expulsés par le feu. » L’intitulé de la conférence donne le ton.

« La violence déferle sur les bidonvilles de Montpellier, et il ne faut pas s’y tromper, elle déferle sur tout Montpellier. » En effet, depuis le mois de septembre, celles et ceux qui vivent dans des caravanes placées le plus souvent sur des terrains vagues, subissent des tentatives de violences à répétition. Certain∙es racontent des insultes, des menaces ou des coups de feu tirés en l’air, de la part d’individus pour le moment pas identifiés. Mais ce qui a précipité cette rencontre avec la presse, ce sont des événements plus qu’alarmants. À trois reprises, et sur un temps restreint, des incendies se sont déclarés dans ces bidonvilles. Incendies qui ont été l’un des prétextes avancés par le préfet Hughes Moutouh pour justifier le démantèlement de Zenith 2.

« Des méthodes fascistes »

« Nous sommes extrêmement inquiets. Politiquement, on se pose vraiment des questions. Qu’est-ce que ça veut dire une ville où le préfet indique qu’il va éradiquer les bidonvilles et qu’il y a par derrière un incendie puis une évacuation ? » Ce que dénoncent ces associations, réunies  dans un collectif comprenant, entre autres, la Ligue de Droits de l’Homme, Droit Au Logement, la Cimade Montpellier ou le Réseau Education Sans Frontières 34, c’est surtout le silence des politiques. En particulier celui des politiques de la majorité municipale qui ne font même pas semblant de s’intéresser à la question.

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« Mettre le feu, la nuit, pour faire partir des gens dont on pense qu’ils ne sont pas dignes de l’humanité que nous on aurait, ce sont des méthodes fascistes», assène Sophie Mazas, présidente de la LDH Hérault. La préfecture s’en accommode bien et s’en sert d’argument pour justifier le fait de mettre des familles – et non des délinquants comme le prétend le préfet – à la rue. La mairie, elle, se dédouane, rejetant la responsabilité sur la préfecture. Trop facile.

L’origine criminelle des incendies soulevée

Les habitant∙es et les organisations sont méfiant∙es « En ce qui concerne les départs de feu, on a de…

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Auteur: Clara Maillé