Si les extra-terrestres ne sont encore que des êtres de fiction, de nouvelles créatures générées en partie par l’intelligence artificielle ont fait leur apparition dans notre monde depuis 2016. Ce sont des biodigitaux. Depuis peu, ces personnages à l’apparence humaine envahissent l’espace publicitaire en jouant le rôle d’influenceurs.
Lil Miquela, créée aux États-Unis, a 19 ans et travaille comme créatrice de contenus et elle est même chanteuse. Devant 2,7 millions d’abonnés sur Instagram et 3,5 millions sur TikTok, elle coopère régulièrement avec de grandes marques comme Samsung, Casa Loewe ou encore Dior.
En octobre 2023, elle a été utilisée par BMW pour participer à une publicité présentant son nouveau véhicule 100 % électrique, la iX2. Dans cette dernière, Lil Miquela vole presque la vedette à la voiture, en s’appropriant son solgan « Make It Real » (« Rendez-la réelle »). Elle prend littéralement vie au contact du véhicule et du monde environnant.
Cette transformation poétique est loin d’être anodine puisqu’elle permet de marquer la co-existence de deux matières que tout semble séparer au départ : la matière synthétique (matérialisée par l’électrique pour la iX2) et l’intelligence artificielle (par la biodigitalisation de Lil Miquela). Tout est porteur de sens et justifie l’existence de ces deux « objets hybrides » dans une seule et même publicité.
La publicité se biodigitalise dans la plus grande discrétion et tout autour du monde. Le biodigital épouse toutes formes humaines et toutes cultures. Ainsi, Kyra Onig, dernière mannequin créée en Inde, vante des écouteurs de la marque boAt, Mayaaa.gram venue d’Asie promeut les chaussures de sport Puma, Shudu.gram, l’africaine, soutient le film TheCreator tandis que Rozy.gram…
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Auteur: Marie-Nathalie Jauffret, Chercheure – Prof. Communication & Marketing, International University of Monaco