Face à l’échec du découpage administratif des territoires et de nos sociétés urbaines énergivores, un mouvement international propose une autre façon d’habiter le monde à travers la création de biorégions. Alternative radicale à la métropolisation, la biorégion est définie par les limites écologiques d’un territoire pour permettre la déconcentration des peuplements, la relocalisation de certaines activités, la décentralisation des pouvoirs et la décroissance de toutes les exploitations humaines. Un appel a été lancé pour inviter toutes les bonnes volontés à rejoindre le mouvement et grossir les rangs des 10 biorégions en cours de création.
Fondée dans les années 1970 sous la plume de l’éco-anarchiste Peter Berg après sa rencontre avec l’écologiste Raymond Dasmann, la notion de biorégion est une alternative à la métropole, trop énergivore et consommatrice de ressources. Elle est revenue sur le devant de la scène, depuis les mondes de la recherche jusqu’aux métiers de l’action territoriale, face à la vulnérabilité de nos sociétés urbaines qui explosent les limites planétaires.
C’est dans l’ouvrage de référence sur le sujet, Dwellers in the land de Kirkpatrick Sale, que l’on en trouve une définition plus précise. La biorégion est « un territoire de vie, un lieu défini par ses formes de vie, ses topographies et son biote plutôt que par des diktats humains ; une région gouvernée par la nature et non par la législation humaine » (trad. Rollot et Weil en 2020 sous le titre L’art d’habiter la Terre)
L’ouvrage fondateur du biorégionalisme : Reinhabiting a Separate Country dans lequel se trouve la version la plus aboutie du texte fondateur de Peter Berg et Raymond Dasmann, édité par l’organisation Planet Drum Foundation en 1978
On pourrait donc penser que la reprise de ce terme par nos institutions françaises permettrait une avancée dans la réorganisation de nos modes de production et consommation, mais les membres de la société du post-urbain nous préviennent :
« Nos institutions, mimétiquement organisées comme l’économie du capital, ne sont pas restées orphelines de propositions autour des bassins de vie vécus, et pourraient laisser croire que le pli a déjà été pris. Le problème, c’est que ces périmètres sont fonctionnels, dessinés en surplomb. Le terroir est devenu un objet marketing plutôt que l’essence de ce qu’il était, donc la biorégion a été enlevée par les institutions mais vidée de sa substance,…
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Auteur: Laurie Debove