Les bistrots, cibles trop faciles du gouvernement

Pierrick Bourgault a écrit une quinzaine d’ouvrages sur le thème des bistrots, dont La Mère Lapipe dans son bistrot, Bistroscope, l’histoire de France racontée de cafés en bistrots, les Guides Paris 200 bars-concerts, Paris bars déco, L’Écho des bistrots. Sa pétition « Comment sauver les bars-concerts » est disponible ici.


Après deux mois de confinement printanier, la réouverture des bars et cafés fut un ravissement. Presque cinq mois d’été pour bavarder, assis et sans masque, aux terrasses improvisées sur des places de parking ! Le « lien social », le « vivre-ensemble » des cafés et bistrots semblait avoir retrouvé bonne presse, et leurs représentants l’oreille du pouvoir.

Cafés et bistrots sont en effet des lieux de rencontre pour des amis qui se retrouvent, pour des personnes qui ne se connaissaient pas, ou de loin, et ne s’inviteraient pas dans leurs domiciles respectifs, mais conversent volontiers au coin du bar. Au Mans, le comptoir de la Mère Lapipe est le lieu où se croisent étudiants et retraités, célibataires solitaires et familles nombreuses, cuisiniers, ouvriers du bâtiment, brocanteurs et même un ministre : Stéphane le Foll, devenu maire de la ville. Les militants Sud-Rail et les policiers du syndicat Unsa y discutent autour d’un verre. Arrière-grand-mère de caractère et fan de Johnny Hallyday, la patronne veille à ce que les échanges restent bienveillants, à ce que la tendance politique, l’origine, la profession ne soient pas discriminantes. Les discussions y sont nettement plus imprévues, drôles, intelligentes et respectueuses que sur un « mur » Facebook.

Balzac, dans Les Paysans, affirme que « le comptoir est le parlement du peuple », car notables et ouvriers s’y retrouvent à la même hauteur. En effet, c’est debout…

Auteur: Reporterre
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