Les bretons font reculer le projet de la plus grande usine au monde de pâtisseries surgelées

Face à la colère montante de la population, le fabricant de viennoiseries et pains surgelés Bridor suspend son projet d’usine géante à Liffré. Si l’usine sortait de terre, elle détruirait 15ha, plus de 1000 arbres et des haies bocagères, et accaparerait 200 000m3 d’eau chaque année. Les bretons sont bien décidés à aller jusqu’au bout de leur combat et ont attaqué l’industriel en justice.

C’est un communiqué de Bridor (Groupe Le Duff) qui a créé la surprise. Le fabricant de pain et viennoiseries surgelées renonce temporairement à ouvrir une troisième usine à Liffré, à côté de Rennes, le temps d’investir à l’étranger.

En cause : « le combat politique et idéologique en Bretagne depuis les deux dernières élections (qui) a bloqué le démarrage de l’usine Bridor à Liffré ».

Parmi la forte opposition locale : des associations de défense de l’environnement, plusieurs élus de tous bords et des habitants regroupés sous le collectif Colère à Liffré-Cormier. Si ce dernier salue une première avancée salutaire, il reste méfiant et redoute une stratégie de communication pour « mettre la pression aux élus » qui soutiennent le projet, ainsi que nous l’explique Pascal Branchu, président de l’association La Nature en Ville.

« Le permis de construire fait 2000 pages, c’est un dossier hors-norme d’ampleur nationale mais aussi un projet de pillage de ressources. Entre les subventions officielles et déguisées, il ferait presque une opération blanche avec son usine. On a lu le compromis de vente qui est bloqué grâce au recours sur le PLU : dans le compromis l’accord est à 10€/ m2 sur 20ha, c’était normalement à 35€/ m2. Plus les subventions publiques locales et européennes qu’il peut avoir : on ne croit pas du tout à la suspension définitive par contre qu’on mette la lumière sur son business, ça le dérange » détaille Pascal Branchu

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Spécialisée dans le soutien aux collectifs locaux, l’association La Nature en Ville organise les marches climat et la cagnotte pour payer les avocats. L’association a déjà collecté 6000€ sur les 14 000€ qu’il leur faut pour la première instance

« Le seul argument des élus, c’est la création de 500 emplois. Ça aussi on l’a démonté puisqu’on a déjà Bridor à Liffor et Louverné qui n’arrivent pas à recruter. Ce qu’ils proposent sont des emplois…

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Auteur: Laurie Debove